Soupir n’est pas un réflexe si anodin, voici pourquoi – Édition du soir Ouest-France
Nous soupirons tous, souvent sans y prêter attention, que ce soit par ennui, soulagement ou exaspération. Mais derrière ce geste en apparence anodin se cache un mécanisme fascinant qui en dit long sur notre corps et notre esprit. Alors pourquoi soupirons-nous vraiment ? C’est la réponse à la « question pas si stupide » l’édition du soir dans son podcast quotidien.
Au XVIIIe sièclee siècle, un pont est construit à Venise pour relier les salles d’interrogatoire du Palais des Doges à la prison, située de l’autre côté du canal. Ce passage, emprunté par les prisonniers après leur condamnation, offrait une dernière vision de la Sérénissime, avant qu’ils ne soient engloutis par l’obscurité des prisons.
Nous soupirons une fois toutes les cinq minutes
C’est à cet instant, face à la splendeur de la ville, qu’ils laissèrent échapper un souffle, un soupir mêlé de regret ou de remords. Ainsi est née la légende du « Pont des Soupirs », devenu l’un des lieux les plus emblématiques et touristiques de Venise.
Mais pourquoi soupirons-nous vraiment ? Que ce soit sous le poids du soulagement, du chagrin, de l’ennui ou encore de l’exaspération, le soupir nous échappe, parfois à notre insu. Une étude publiée en 2016 dans la revue Nature nous dit qu’en moyenne, nous soupirons une fois toutes les cinq minutes. Et ce geste très anodin, loin d’être une simple manifestation émotionnelle, joue un rôle crucial dans notre bien-être physique.
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Un risque d’hypoxie
Nos poumons, à chaque inspiration, se gonflent d’air, et à chaque expiration, le vident partiellement. Cependant, certaines alvéoles peuvent s’effondrer, compromettant ainsi la respiration. C’est là qu’intervient le soupir : il rouvre ces alvéoles comprimées, empêchant ainsi une dangereuse rétraction des poumons.
Soupir est donc essentiel à notre santé et au fonctionnement de nos poumons. Si vous ne soupirez pas, vous risquez l’hypoxie, un manque mortel d’oxygène.
Soupir et émotions
Le lien entre nos soupirs et nos émotions reste encore un mystère pas complètement élucidé par la science. Or, une hypothèse formulée par un chercheur en sciences de la santé de l’Université libre d’Amsterdam suggère que soupirer joue un rôle calmant, aidant à retrouver le calme dans les moments de stress ou d’émotions intenses.