Soupçonnant une fraude, le mastodonte de l’UGC veut faire payer les cinémas indépendants – Libération
Enquête
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Plusieurs cinémas parisiens sont en conflit avec l’UGC, qui soupçonne une utilisation frauduleuse de son offre d’abonnement. L’affaire a donné lieu à des licenciements et des avertissements de salariés précaires.
« Pourquoi as-tu vu Bushman (de David Schickele, film américain de 1971 sorti en avril) trois fois, les 24, 27 et 30 avril 2024 ? Cela fait presque dix jours que Léa, ouvreuse et projectionniste de 24 ans en CDI au Reflet Médicis, cinéma parisien indépendant, attend de comprendre la raison de son brutal licenciement conservatoire le 9 septembre et de sa privation de salaire depuis. «Cela avait l’air si grave que je pensais que j’étais parti en fuite et que j’avais tué quelqu’un. La direction m’a dit qu’il y aurait une enquête sur moi. Alors quand Pierre-Edouard Vasseur, directeur général du groupe Dulac qui possède cinq cinémas à Paris dont celui où elle travaille, la cuisine, le 18 septembre, lors d’un entretien avant licenciement pour faute grave, sur ses sorties compulsives au cinéma, Léa respire. Mais il se demande comment sa direction détient ces informations et par quels moyens ses données personnelles ont été divulguées. Très vite, elle fait le lien avec sa carte UGC illimitée qu’elle vient de recevoir. sur liste noire pour l’usage prévu « frauduleux ». Evasif, un email de résiliation le renvoie aux conditions générales d’abonnement – les« utilisation de la carte à des fins lucratives ou dans un but autre qu’un loisir privé » est notamment cité comme motif de bannissement. Bref, la soupe UGC