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Soudainement de tension entre l’Egypte et Israël

Une audience publique à la Cour internationale de Justice, La Haye (Pays-Bas), le 30 avril 2024.

L’Égypte hausse le ton contre Israël. Le Caire a annoncé dimanche 12 mai son intention de se joindre à la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ). Dans un communiqué, le ministère égyptien des Affaires étrangères justifie sa décision par « la gravité et l’ampleur des attaques israéliennes contre des civils »et un ciblage systématique « des civils et la destruction des infrastructures »visant à « déplacer les Palestiniens de leurs terres ».

Le 7 mai, alors qu’Israël lançait son offensive sur Rafah et déployait des chars le long du corridor de Philadelphie, contrevenant ainsi au protocole signé en 2005 avec l’Egypte, le Caire se contentait de simples condamnations, mettant en garde contre le risque d’une « catastrophe ». « cauchemar humanitaire ».

Mais les images du drapeau étoile de David flottant au point de passage de Rafah et la désolation dans la ville abritant plus d’un million de civils ont provoqué une onde de choc dans l’opinion publique égyptienne. De nombreux Egyptiens ont jugé que la réaction des autorités n’était pas à la hauteur, notamment dans les rangs de l’opposition au régime du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi.

 » Ligne rouge « 

Une semaine plus tard, lorsque l’opération que les Israéliens avaient présentée comme « limité » continue et qu’aucun camion d’aide humanitaire n’a pu entrer dans l’enclave, le Caire est moins conciliant. Signe que la crise diplomatique s’aggrave entre les deux pays, les responsables militaires égyptiens ont soudainement annulé une réunion prévue lundi avec leurs homologues israéliens.

« Israël a franchi une ligne rouge. La décision de soutenir la plainte sud-africaine est une représaille diplomatique logique. Elle aurait dû intervenir plus tôt, mais c’est une étape positive et importante qui correspond aux aspirations du peuple égyptien. »commente Khaled Ali, avocat et homme politique égyptien, qui estime que l’acharnement israélien sur l’enclave palestinienne pourrait à terme mettre en danger le traité de paix israélo-égyptien signé en 1979.

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Ces dernières semaines, la médiation menée par le Caire semblait sur le point d’aboutir à un cessez-le-feu. Accepté par le Hamas le 6 mai, le projet d’accord a volé en éclat le lendemain avec l’offensive israélienne. « L’Égypte n’a pas réussi à dissuader Israël d’attaquer Rafah. Acculé et bouleversé, le Caire tente par cette décision de défendre sa crédibilité de puissance régionale.estime Ayman Salama, expert en droit international.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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