JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, s’est dite préoccupée par les récents projets de licenciements des entreprises françaises dans une interview à « La Tribune ».
ECONOMIE – La numéro 1 d’un des plus grands syndicats de France n’a pas caché sa colère. Alors que plusieurs projets de licenciements et de fermetures d’usines ont été annoncés, comme chez Auchan, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a interrogé le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci sur sa gestion de ces plans sociaux en cascade.
Interrogé par La Tribune dans une interview publiée dans la soirée du samedi 9 novembre, Sophie Binet est montée au créneau : « Le ministre instaure l’idée qu’il n’y a plus de raison de se battre : « prends le chèque et tais-toi ». Visiblement, il n’a pas compris son rôle : il n’est pas ministre des licenciements, mais de l’industrie ! »dit-elle.
« Les travailleurs ne se battent pas pour obtenir une compensation et partir, ils se battent pour défendre leur emploi. Il n’y a pas de pire violence sociale que le chômage. Imaginez quand vous travaillez dans une usine depuis vingt, trente, quarante ans et qu’en dix minutes, comme chez Michelin, vous apprenez sa fermeture ! »a-t-elle ajouté.
Vendredi 8 novembre, Marc Ferracci a visité le site Michelin de Cholet, après l’annonce de la fermeture du groupe. Mais accueilli par des employés en colère et copieusement hué, le ministre de l’Industrie a finalement quitté les lieux au bout de quelques minutes seulement. Le samedi 9 novembre, il a mis en garde contre de nouvelles fermetures d’usines à venir. Ceux-ci affecteront « des milliers d’emplois »a-t-il indiqué sur France Inter. Pas vraiment de quoi rassurer la CGT.
Inquiétudes concernant l’emploi
Près La TribuneSophie Binet a prévenu « d’une violente effusion de sang industrielle ». « On estime que plus de 150 000 emplois vont disparaître, probablement plus »selon le numéro 1 de la CGT, qui prédit un « effet domino » sur les sous-traitants de « grands entrepreneurs ». Selon l’organisation syndicale, le nombre de plans sociaux en cours « ferme à 200 ».
Sophie Binet parle d’un « saignement » qui va frapper « tous les secteurs »et est « dû à chaque fois à la même stratégie de ces entreprises ». A savoir « toujours augmenter les marges »d’une part, et « distribuer toujours plus de bénéfices aux actionnaires »d’autre part. Dans le cas de Michelin, le groupe « ferme des sites pour financer le coût du capital »après « dossiers de paiement de dividendes »selon le responsable de la centrale syndicale. Le géant français du pneumatique a annoncé le 5 novembre la fermeture avant 2026 des sites de Cholet et de Vannes, qui emploient au total 1.254 salariés.
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