Le PDG de Sony Interactive Entertainment, Hermen Hulst, a annoncé dans un email interne – également partagé sur le site de l’entreprise – son intention de fermer mardi 29 octobre deux de ses filiales. Parmi elles, Firewalk, le studio américain qui a développé le jeu Concordece qui fut un échec commercial retentissant. Le nombre de salariés concernés reste incertain. La page LinkedIn de l’entreprise répertorie cependant entre 50 et 200 personnes.
L’autre studio concerné, Neon Koi, est spécialisé dans les jeux mobiles. L’entreprise germano-finlandaise a été rachetée par Sony en 2022 et compte entre 11 et 50 salariés, selon sa page LinkedIn.
Firewalk, situé à Bellevue aux Etats-Unis, a été fondé en 2018 par d’anciens salariés de Bungie (studio derrière la série Halo) dans le but de développer un jeu de tir multijoueur. En 2023, Sony, qui cherche à construire une nouvelle stratégie autour d’un bouquet de « services games » (jeux régulièrement mis à jour, conçus pour être joués sur de longues périodes) décide de racheter le studio et son projet. Il s’agit de Concordedont l’existence fut annoncée au grand public au cours de l’été de la même année.
Un échec commercial d’une rare ampleur
La gestation du jeu a été très longue et très coûteuse : son développement a duré plus de huit ans, avec un budget dépassant les 200 millions de dollars, selon le site Kotaku. Vendu 40 euros (contrairement à certains de ses concurrents directs, qui sont gratuits), le titre est finalement sorti le 23 août sur PlayStation 5 et PC. Il reçut un accueil commercial catastrophique. Si l’on ne connaît pas les chiffres sur PS5, le titre ne dépassera jamais les 700 utilisateurs simultanés sur PC, selon le site SteamDB, qui analyse les données disponibles sur la principale plateforme d’achat de jeux informatiques. A titre de comparaison, Helldiverse 2un autre jeu de service Sony sorti en mai, a connu des pics de plus de 400 000 joueurs sur PC, quelques jours après son lancement.
Certains analystes interrogés par IGN estiment le nombre total de ventes du titre à seulement 25 000 exemplaires. Ainsi, deux semaines seulement après son lancement, Sony a décidé de couper les serveurs de Concordede retirer le jeu de la vente et de rembourser les acheteurs, laissant planer le doute sur un éventuel retour sous un autre modèle économique, qui ne verra finalement jamais le jour. « Les jeux de tir à la première personne joueur contre joueur sont un espace de compétition en constante évolution et, malheureusement, nous n’avons pas atteint nos objectifs avec ce titre. »écrit Hermen Hulst dans son courrier électronique rendu public mardi.
Cette annonce constitue un nouvel épisode dans la succession de fermetures et de licenciements que connaît l’industrie du jeu vidéo dans son ensemble. Microsoft, dans une démarche similaire, a décidé en mai dernier de fermer ses studios Arkane Austin et Tango Gameworks (finalement acquis). Au total, le site Game Industry Layoffs, qui recense les licenciements dans le secteur, estime à 13 000 le nombre d’emplois détruits en 2024.