Sur le plan purement économique, tout va (très) bien chez PlayStation. La filiale de jeux vidéo de Sony Group Corporation a terminé son trimestre avec un chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros et un résultat d’exploitation de 406,7 millions d’euros, en forte hausse par rapport à l’année précédente. Parmi les facteurs positifs, citons l’impact des taux de change, la hausse des ventes de jeux propriétaires, la hausse des ventes de PlayStation Plus et la hausse des ventes d’accessoires. Sur le plan négatif, la société fait état d’une baisse nette des ventes de PlayStation 5 et d’une augmentation des coûts.
Et justement, s’il y a un chiffre à souligner dans ce rapport, c’est celui du nombre de PS5 distribuées au cours du trimestre, à savoir 2,4 millions. Le problème n’est pas tant que cela représente une baisse de 900 000 par rapport à l’année dernière, une baisse étant programmée à ce stade du cycle de la machine, mais plutôt que cela représente une baisse de 900 000 par rapport à ce que faisait la PS4 au même moment (3,3 millions). Autant dire que l’absence de baisse de prix se fait désormais lourdement sentir et que la PS5 mettra plus de temps que prévu à rattraper sa grande sœur, si jamais elle y parvient.
En l’état actuel des choses, le parc installé de PS5 totalise 61,7 millions de consoles, contre 63,4 millions de PS4 au même stade. Contexte : la console de génération précédente ne coûtait déjà « que » 300 euros à ce stade et la PS4 Pro était déjà sortie pour 100 euros de plus. Il serait toutefois inapproprié de tirer des conclusions hâtives et de promettre à la PS5 une deuxième moitié de vie décevante en se basant uniquement sur ce trimestre. Pour l’heure, Sony Interactive Entertainment espère toujours vendre 18 millions de consoles supplémentaires entre avril 2024 et mars 2025, contre 20,8 millions un an plus tôt.
Moins riche que l’an dernier en sorties majeures, le trimestre s’est également soldé par une baisse des ventes de jeux (53,6 millions contre 56,5 millions). Portés par des titres comme Helldivers 2, MLB The Show 24, Rise of the Ronin, Stellar Blade, Ghost of Tsushima et Destiny 2 : The Final Form, les jeux first-party représentent 6 millions de ventes. A noter qu’outre la baisse des ventes de jeux en boîte, la part des ventes de jeux téléchargeables a atteint un nouveau record (80% contre 72% un an plus tôt). Les revenus liés au PlayStation Plus ont également affiché une belle hausse grâce à une migration des joueurs vers l’abonnement Premium, tout comme les ventes d’accessoires sans doute tirées par le PlayStation Portal. Grosse croissance également pour les ventes de jeux PlayStation sur PC, qui ont rapporté deux fois plus d’argent que l’an dernier. Enfin, PlayStation revendique 116 millions d’utilisateurs actifs contre 108 millions un an plus tôt.
Ces bons résultats couplés à des taux de change favorables poussent Sony Interactive Entertainment à déjà relever ses objectifs pour l’ensemble de l’exercice. Le constructeur table désormais sur un chiffre d’affaires annuel record de 29,6 milliards d’euros et un bénéfice opérationnel de 2 milliards d’euros. Il s’agirait de loin du plus gros chiffre d’affaires de toutes les filiales de Sony pour un bénéfice similaire à celui de Sony Music, l’autre division la plus rentable du groupe japonais actuellement.
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