« Sony adore les vieux rockers »
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« Sony adore les vieux rockers »

« Sony adore les vieux rockers »
Lors de l’exposition Pink Floyd « Their Mortal Remains » au Victoria and Albert Museum de Londres, en mai 2017.

LLe millésime se vend. Il a fallu voir, dimanche 29 septembre, les files d’attente remplies de jeunes pleins d’envie devant le pop-up store de 15 heures.e quartier de Paris où Adidas avait mis en rayon d’anciens pantalons de jogging à trois bandes des années 1970 ou 1980. Cette passion n’a pas échappé à Sony, qui a acquis le catalogue musical de Pink Floyd, connu pour des tubes intemporels comme « Money » (1973) ou « Another Brick in the Wall » (1979).

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La transaction a été conclue pour environ 400 millions de dollars (361 millions d’euros), révélée le 1euh en octobre le Temps Financierqui reviendra dans les poches de Roger Waters, David Gilmour, Nick Mason ainsi que dans celle des héritiers de Rick Wright (1943-2018). Cette transaction donne à la maison de disques les droits d’enregistrement, mais aussi les droits à l’image – pour un futur biopic ? – du groupe britannique.

Sony adore les vieux rockers. La major a déjà mis la main sur certains droits de Queen en 2024 pour 1 milliard de dollars, des tubes qui viennent ajouter à son sac ceux de Bruce Springsteen ou de Bob Dylan. L’entreprise en a les moyens. En juillet, il a obtenu un soutien en capital de 700 millions de dollars du fonds d’investissement Apollo pour financer ses investissements dans l’industrie musicale.

Première tentative ratée

Evidemment, il ne manque pas d’une certaine ironie de voir la crème du capitalisme financier jouer un rôle instrumental au profit d’artistes dont l’album culte Animauxsorti en 1977, était une adaptation de Ferme des animaux (1945), de George Orwell, sous forme de pamphlet anticapitaliste. Qui a oublié cette couverture mythique, du cochon, symbole de la ploutocratie, volant au-dessus de l’usine électrique de Battersea, à Londres, représentant la classe ouvrière ?

L’album porte la griffe de Roger Waters, l’un des leaders du groupe britannique avant d’en être exclu en 1985, dont la face sombre est loin d’être cachée. En octobre 2022, une interview accordée par le bassiste au magazine Pierre roulanteoù il détaille ses vues sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie (la faute de l’OTAN, selon lui) ou sur le conflit israélo-palestinien (dont les juifs américains et britanniques portent une part de responsabilité car ils « payer pour tout »), avait fait dérailler une première tentative de transaction. L’épouse de David Gilmour, l’autre figure clé du groupe, s’en est prise à Roger Waters sur« antisémite jusqu’à (s)a la moelle pourrie ».

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Les candidats au rachat s’étaient prudemment retirés. A l’époque, une valorisation de 500 millions de dollars avait été évoquée. Il manque donc environ 100 millions de dollars dans l’appel. Le prix de la controverse ?

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