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Sony abuse-t-il des prix de sa PS5 Pro ? Ce n’est pas si simple

Sony abuse-t-il des prix de sa PS5 Pro ? Ce n’est pas si simple

Avec un prix de lancement de 800 euros, la présentation de la PS5 Pro a choqué de nombreux joueurs à travers le monde. Le prix est-il vraiment si fou ?

799,99 euros, c’est le prix demandé par Sony pour sa PlayStation 5 Pro, sans lecteur de disques et sans support vertical. Une véritable douche froide pour de nombreux fans de la marque.

Dans l’histoire récente, c’est la console de jeu la plus chère du marché, bien au-delà des 500 euros demandés par la Xbox Series X et la PS5 à leur lancement. Sony dépasse même le prix symbolique de la PS3 à son lancement, qui était de 600 euros.

La PS5 Pro est-elle donc trop chère ? La réponse n’est pas si évidente.

L’inflation explique-t-elle ce prix ?

Le coupable idéal en 2024, lorsqu’un produit est perçu comme trop cher, c’est l’inflation. Nous avons donc sorti la calculatrice pour réajuster le prix de lancement de toutes les consoles de salon depuis la PlayStation 2.

Source : Frandroid

Comme vous pouvez le constater, même en tenant compte de l’inflation, la PlayStation 5 Pro se place en tête du peloton. En fait, elle n’est devancée que par la PlayStation 3 et son prix ajusté de 804 € (600 € à l’époque).

On voit aussi la différence avec les consoles de sa génération : la Switch ou la Xbox Series S sont respectivement à 342 et 393 euros, la Xbox Series X et la PlayStation 5 seraient à 572 euros si l’on suivait l’inflation depuis leurs prix de lancement de 499 euros en 2020.

On voit donc que la PlayStation 5 Pro reste une console très chère, indépendamment de la question de l’inflation.

Le prix des composants explose

Le marché des consoles de jeux n’évolue pas dans le vide. Nous avons souhaité faire une comparaison avec le marché informatique en général. Pour cela, nous avons pris comme référence le prix des Nvidia GeForce série 80 à travers les générations.

Ici, on peut constater que le prix des PS3, PS4 et PS5 était nettement inférieur à celui des cartes graphiques. Pour la PlayStation 5 Pro, c’est toujours le cas, mais uniquement parce que Nvidia a considérablement augmenté le prix demandé pour sa gamme 80. En une seule génération, la GeForce RTX 3080 à 823 euros a laissé la place à la GeForce RTX 4080 SUPER à 1109 euros.

Ces deux évolutions ont probablement les mêmes racines. Tout d’abord, le prix de fabrication des puces a explosé en l’espace de quelques années. Pour développer une puce aussi avancée que celle de la PS5 Pro, il faut se rendre chez TSMC à Taïwan pour obtenir la pointe de la technologie. Or, c’est aussi là qu’Apple, Microsoft et Google vont s’équiper pour les puces de tous les appareils électroniques et serveurs dédiés à l’IA.

Sony est l’un des plus petits acteurs du groupe, tout comme AMD, et pourrait donc être victime d’une surenchère chez TSMC motivée par les carnets de chèques des géants de la tech.

Nous sommes pleinement entrés dans une période où chaque amélioration de la puissance de calcul se fait en augmentant le coût de production. Fini le temps où une console de jeu pouvait baisser de prix au fil des générations en devenant plus fine.

C’est à la lumière de ce constat que Microsoft a fait le choix de proposer la Xbox Series S dès le début de la génération, et de ne pas proposer une console plus puissante que la Xbox Series X à mi-parcours.

Sony a les mains libres

C’est aussi la stratégie de Microsoft qui permet à Sony d’avoir les coudées franches avec cette PS5 Pro. Le constructeur japonais écrase son rival depuis le début de la génération. En mai, on apprenait que pour chaque Xbox Series vendue, cinq PlayStation 5 trouvaient preneur.

Microsoft ne souhaitant pas entrer sur le marché des consoles haut de gamme, Sony a la liberté de fixer le prix souhaité par le fabricant.

La marque sait que seule une niche de très gros fans se ruera sur la nouvelle console. A l’époque, la PS4 Pro ne représentait que 15% des ventes. Pour les autres, la PlayStation 5 continue d’être le fer de lance de l’écosystème.

Une console très ou trop chère ?

Malgré tous ces arguments, on ne peut pas nier le fait que la PlayStation 5 Pro est une console chère.

Sony lance sa machine à un moment où le pouvoir d’achat est une préoccupation majeure à travers le monde. Il en profite pour lancer une console sans lecteur de disque, ce qui a un impact certain sur la perception du produit, que l’on veuille ou non ce lecteur. Il y a enfin le fait que l’on parle d’une machine entièrement dédiée au jeu vidéo. Là où un PC haut de gamme peut aussi servir à d’autres activités comme le montage vidéo, la PlayStation 5 Pro reste dédiée au jeu vidéo.

Le paradoxe de la PlayStation 5 Pro est donc à la fois d’être une console très chère, historiquement et au moment de son lancement, mais aussi d’être sans doute une console trop chère pour la perception du grand public.


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