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Son nom était Rock Victorin Wamytan : ce que l’on sait du dixième mort en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, tué par le GIGN

Il s’appelait Rock Victorin Wamytan, et son surnom était « Banane ». Mercredi 10 juillet au matin, il a été touché au thorax par une balle tirée par un tireur d’élite du GIGN. L’incident s’est produit dans la commune de Mont-Dore, dans la tribu de Saint-Louis, lors d’une opération de déblocage d’une route stratégique, la seule qui relie le sud de la Grande Terre au reste du territoire.

Il s’agit de la dixième personne à mourir dans les révoltes qui secouent la Kanaky-Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai : deux gendarmes, dont l’un a été tué par un tir accidentel d’un collègue, et huit jeunes Kanak, tous abattus, soit par les gendarmes, soit par des miliciens armés. L’un d’eux s’était rendu à la police en mai après le meurtre du jeune Jybril, âgé de 19 ans.

Le neveu d’une figure indépendantiste

Selon le parquet de Nouméa, le GIGN a procédé à une « tirs de représailles ». La veille, le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, avait de nouveau menacé la jeunesse. En mai, il avait déclaré que : « Ils prennent le risque d’être tués. Des unités d’élite de la gendarmerie sont sur place, comme le GIGN. »

Le nom de Wamytan est bien connu sur l’archipel : Rock Victorin Wamytan est le neveu de Roch Wamytan, grand chef de la tribu de Saint-Louis, président du Congrès de Kanaky-Nouvelle-Calédonie (l’assemblée territoriale), figure indépendantiste, signataire des accords de Nouméa de 1998. En mai, il avait estimé que les leaders politiques indépendantistes avaient été « submergé par la jeunesse » Les Kanak, qui ont payé un très lourd tribut lors de ces révoltes anticoloniales.

Le directeur de cabinet de Roch Wamytan fait partie des treize personnes interpellées, dont sept ont été « déportées » en métropole et réparties dans différentes prisons, comme Christian Téin, le coordinateur de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT). Une émanation créée en novembre dernier, notamment par l’Union calédonienne et l’Union syndicale des travailleurs kanak et exploités, pour protester contre le dégel du corps électoral décidé unilatéralement par l’État français.

Les treize militants politiques ont été interpellés dans le cadre d’actions menées depuis l’incendie de l’archipel en mai. 1.703 personnes ont été interpellées depuis le 13 mai, selon le Haut-commissariat de la République, la préfecture locale.

Cette nouvelle tragédie intervient trois jours après l’élection d’Emmanuel Tjibaou, l’un des fils du leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, lors des législatives du 7 juillet. Il est le premier député indépendantiste depuis 40 ans.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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