Son médecin définit l’homosexualité comme une pathologie, un Landais demande des excuses
« Ce n’est qu’en rentrant chez moi que j’ai compris ce qui était écrit sur cette ordonnance. » Ce Mimizanais, qui a souhaité garder l’anonymat, ne comprend toujours pas. Récemment, gêné par les « bouchons d’oreilles », il a appelé le secrétariat…
« Ce n’est qu’en rentrant chez moi que j’ai compris ce qui était écrit sur cette ordonnance. » Ce Mimizanais, qui a souhaité garder l’anonymat, ne comprend toujours pas. Récemment, gêné par les « bouchons d’oreilles », il a appelé son médecin généraliste pour obtenir une ordonnance afin de pouvoir consulter un ORL du bassin d’Arcachon.
Cette ordonnance mentionne ses antécédents familiaux, mais aussi ses pathologies actuelles. Cette rubrique comporte entre autres « asthme, troubles du sommeil non organiques », mais aussi « homosexualité ». « Je suis consterné. J’exige que ce médecin s’excuse », s’insurge ce Mimizanais de 46 ans.
Contacté, le médecin s’est défendu : « D’un point de vue pratique sur le logiciel, c’est plus simple d’avoir tout dans la même boîte. Mais si c’est là que réside le problème, alors je comprends. L’homosexualité n’est pas une pathologie. »
« Discours moralisateur »
C’est au printemps 2023 que patiente et médecin se rencontrent pour la première fois en consultation. « J’ai contracté la syphilis et, en avril 2023, je me suis retrouvée sans médecin généraliste. On m’a proposé ce médecin. J’ai donc pris rendez-vous avec lui. »
Sous traitement PrEP (qui réduit le risque de transmission du VIH en cas de rapports sexuels non protégés) depuis plusieurs années, ce Mimizanais doit régulièrement renouveler son traitement. « Le médecin a toujours veillé à ce qu’il soit renouvelé. Pourtant, lors du premier rendez-vous, il m’a tenu un discours moralisateur en me disant que le traitement n’était pas la solution. La solution, c’est le préservatif, et il a souligné que mon mode de vie était dangereux pour ma santé. »
Sur ces points, le médecin s’est défendu en invoquant le « secret médical ».
«Devoirs éthiques»
Après cette première consultation, les deux hommes ne se verront que « très peu de fois », raconte le patient. Il ajoute : « C’était juste une correspondance pour le renouvellement de médicaments. Je n’osais plus aller le voir. Cela durera un an, jusqu’à cette prescription. »
« Toujours choqué », a-t-il pris soin de faire savoir à l’Ordre des médecins des Landes. Ce dernier, par la voix de son président, le docteur Jean-François Dubroca, a avancé les propos suivants : « D’un point de vue éthique, un médecin ne peut pas inclure l’orientation sexuelle d’une personne. En cas de plainte du patient, ce médecin sera rappelé à ses devoirs déontologiques. »