L’ancien entrepreneur de 58 ans avait surveillé, harcelé et menacé la victime et sa famille pendant des mois après leur rupture. Il a fini par l’enlever et la tuer le 27 mai 2019.
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La cour d’assises du Nord a condamné vendredi 5 juillet Jérôme Tonneau à trente ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté de vingt ans, pour l’enlèvement et le meurtre de son ex-compagne, Nathalie Debaillie, en 2019 à Lille. L’ancien entrepreneur de 58 ans avait surveillé, harcelé et menacé la victime et sa famille pendant des mois après leur rupture.
Sa menace de « mets-le dans le coffre de (son) voiture », avait été perpétrée le 27 mai 2019. Ce jour-là, Nathalie Debaillie avait été violemment enlevée par Jérôme Tonneau et trois hommes roumains, engagés pour l’occasion, dans le stationnement de son travail. Elle avait été retrouvée morte, ligotée et égorgée au domicile de Jérôme Tonneau, quelques heures plus tard.
Isabelle Steyer et Carine Delaby-Faure, les avocates de la famille, ont salué « un jugement équilibré (…) et compris par la famille »évoquant un « sentiment de soulagement » lié à la période de sécurité. Jean-Philippe Broyart, avocat du principal accusé, a considéré le jugement « équitable »considérant que son client ne présente pas « Le profil d’un criminel endurci »Ses avocats ont déclaré qu’ils ne feraient pas appel.
Parmi les trois complices, Emanuel Dobrea, dont la culpabilité est considérée « un degré au-dessus », pour son rôle dans le recrutement et la coordination de l’équipe, il a été condamné à vingt ans de prison avec une période de sécurité de dix ans.
Ce dernier était également un ami de la victime, qu’il surnommait « Maman »et ses enfants. Deux « hommes de main » Les complices de l’opération sont condamnés à seize ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté de huit ans. Ces complices sont également interdits de séjour définitif sur le territoire français.
Tous trois ont exprimé leurs regrets dans leurs déclarations finales. « Je mérite d’être ici (…), j’ai trahi une famille qui m’aimait vraiment et je le regretterai toute ma vie »dit Emanuel Dobrea, en larmes. Jérôme Tonneau, laconique, déclara : « Je voudrais demander pardon à F. et R. (les enfants de la victime), et à toute leur famille. »
L’affaire ne s’arrête pas là : en janvier 2024, l’avocate de la famille de la victime, Isabelle Steyer, avait déposé plainte contre l’État pour défaut de protection. Nathalie Debaillie s’était rendue à plusieurs reprises au commissariat pour signaler harcèlement et menaces. Trois signalements avaient été déposés ainsi qu’une plainte, qui n’avait pas été transmise au parquet. Jérôme Tonneau n’avait pas été entendu. Une audience est prévue à Paris le 9 décembre.