Son enfance « loufoque », son ancien métier, son amour… Zaho de Sagazan se confie dans « Sept à Huit »
Depuis sa reconnaissance aux Victoires de la Musique en début d’année, Zaho de Sagazan est devenu un phénomène.
La chanteuse s’est entretenue avec Audrey Crespo-Mara ce dimanche dans « Sept à Huit ».
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Sept à huit
Un air malicieux teinté de mélancolie, voilà comment pourrait résumer Zaho de Sagazan. C’est aussi une voix singulière, du genre à donner la chair de poule, comme au Festival de Cannes en mai dernier où sa reprise aérienne, pieds nus et larmoyante de « Modern Love » de David Bowie est instantanément devenue un hymne. Pourtant, rien ne prédestinait la chanteuse de 24 ans à un tel succès. Sauf peut-être d’avoir grandi dans une famille où la musique régnait en maître. Avec une scène, un grand matelas au milieu du salon où, avec ses trois grandes sœurs et sa jumelle, elle pouvait chanter et danser.
« J’avais une mère qui était institutrice, qui aimait les enfants et qui savait que les enfants avaient besoin de s’exprimer, et un père qui était peintre (…) C’était une famille très bruyante, il y avait toujours du monde à la maison. C’était très vivant. Mon père nous invitait à être originaux en nous imposant son originalité. Nous avions un camion à amener avec la famille de sept personnes et il était de toutes les couleurs (…) A la maison aussi, tout était fou, là-bas. ce n’est pas un mur de la même couleur »» se confie-t-elle à Audrey Crespo-Mara dans la vidéo en tête de cet article, rediffusion du « Portrait de la semaine » de l’émission « Sept à Huit » de TF1 ce dimanche.
J’attends juste une chose : tomber amoureuse.
J’attends juste une chose : tomber amoureuse.
Zaho de Sagazan
Ravie d’avoir une maison qui ne ressemble à aucune autre, Zaho est aussi originale que son prénom, trouvé à l’issue d’un concours d’onomatopées familiales. « Tout le monde avait un prénom très original »dit-elle. Malgré cette enfance insouciante et légère, le départ de ses trois sœurs aînées du foyer, alors qu’elle avait 13 ans, la plonge dans une tristesse infinie : « J’ai perdu mes sœurs, enfin, c’était un si grand drame dans ma tête et je découvre surtout l’adolescence, avec une sensibilité qui va être exacerbée à ce moment-là ». La jeune fille qu’elle était avait alors pris beaucoup de kilos. « 15 en un an et demi », précise-t-elle. « Ça devient un drame, je ne me reconnais pas. J’ai des émotions beaucoup trop fortes dans ma poitrine. J’ai une sensation de tempête dans mon cœur que je n’arrive pas à gérer et qui doit exploser ».
C’est la découverte du piano qui va réconcilier l’adolescente avec sa tristesse. « Je me rends compte que pleurer sur mon piano est bien plus intéressant que pleurer devant ma mère ou sur mon oreiller (…) Trouver les mots va tout changer car je vais me dire : « Enfin, je vais être comprise », dit-elle. Et comme un camouflet, « Tristesse » est l’un des titres de son premier album, « La symphonie des éclairs », où elle affirme : « Tristesse, sors à partir de là ». L’amour est aussi au cœur de ses chansons, et pourtant Zaho ne l’a encore jamais rencontré. « C’est vrai (…) A 15 ans, je n’avais confiance qu’en une chose, c’était dans la musique, donc je n’étais pas très ouvert à autre chose. Et en même temps, je n’avais pas confiance en une seule chose. tomber amoureux. J’ai l’impression que je suis fait pour ça. »dit-elle. Zaho se voit même devenir une grande amante : «J’ai un amour infini à donner. Je veux avoir beaucoup d’amour tout comme je veux avoir beaucoup d’amis. Je suis très avide d’expériences ».
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En attendant, l’amitié prend toute la place. « Il y a une si belle simplicité dans l’amitié. J’ai des amis que j’aime du plus profond de mon être et en plus, j’ai la chance de travailler avec eux (…) Je ne sais pas qui je serai sans mon amis, je ne sais même pas ce que je ferai et pourquoi je serai ici sans amis. » clame celui qui sait ce que signifie consacrer du temps aux autres. Car durant ses études, lorsqu’elle a dû trouver un petit boulot pour gagner de l’argent, elle s’est naturellement tournée vers le métier d’aide-soignante : « Ce fut une des plus belles expériences de ma vie. Ce sont souvent des personnes très âgées. Pour moi, c’est l’un des plus beaux métiers du monde. C’est un métier qui représente la gentillesse à l’état pur, c’est-à-dire disons, vous donnez sans trop attendre en retour, parce que vous êtes payé une somme dérisoire et que personne ne vous applaudit.. Ou à l’opposé de son métier où elle estime que nous sommes « beaucoup trop réfléchi ». « Quand je regarde une aide-soignante, je me dis qu’il n’y a aucune raison pour que je sois plus considérée qu’elle car c’est un don total de soi »souligne-t-elle.
En conséquence, Zaho a appris à ne pas « pour se montrer »comme elle le dit. « C’est le problème de cet environnement, il y a trop de pédants. Vous ne sauvez personne. Vous faites évidemment le bien, c’est le pouvoir de la musique, mais il y a plein de gens qui font le bien aussi »conclut-elle, déterminée à continuer à apporter un peu de bonheur et de camaraderie aux personnes âgées en se produisant dans les maisons de retraite. « Ça me fait autant de bien qu’à eux » elle a souri.