son arrivée à deux jours des élections européennes agace ces élus
POLITIQUE – « Déplacé » compte tenu du contexte. Le chef de file des députés Les Républicains Olivier Marleix a indiqué qu’il désapprouvait le discours du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui aura lieu à l’Assemblée nationale vendredi 7 juin, à deux jours des élections européennes. Une ligne partagée au Rassemblement National et chez les Insoumis, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.
En marge des célébrations du 80e anniversaire du débarquement allié en Normandie, Emmanuel Macron recevra ce vendredi son homologue ukrainien à l’Élysée pour évoquer la « besoins de l’Ukraine » dans la guerre entre lui et la Russie. Durant cette séquence, le chef de l’Etat ukrainien prononcera un discours devant l’Assemblée nationale. Pour rappel, ce sera la deuxième fois qu’il s’adressera directement aux élus, après une visioconférence en mars 2022.
Un discours de Macron fait déjà polémique
Sauf que dans le contexte électoral actuel, Olivier Marleix déplore l’initiative. « Je trouve regrettable qu’à 48 heures d’une élection européenne, alors que la veille le président de la République s’invite sur toutes les chaînes de télévision pour prononcer un discours de politique générale, pour nous parler de l’Europe, pour venir s’immiscer dans ce débat européen , notre Assemblée nationale participe enfin à cette confusion en recevant le président Zelensky.», a déclaré l’élu après avoir reçu le communiqué en pleine séance, mardi 4 juin au soir. Il assure néanmoins que « Cela n’enlève rien à notre soutien aux Ukrainiens ».
Il faut dire qu’avant même l’annonce de la déclaration du président ukrainien, l’opposition (tous partis confondus) n’arrivait déjà pas à digérer le discours d’Emmanuel Macron prévu jeudi au JT de 20 heures de TF1 et France 2. Le président de la République doit prendre la parole. sur les questions internationales. Mais à la veille de la fin de la campagne européenne, ses opposants estiment que cet entretien devrait être décompté du temps de parole du camp présidentiel. Contactée par plusieurs parties, Arcom a également adressé un avertissement aux diffuseurs à ce sujet.
Une question de contexte… et de hasard de date
Dans le même esprit, Marine Le Pen a également jugé « pas respectable » cette invitation et a accusé Emmanuel Macron « instrumentaliser » le conflit en Ukraine. « Je suis ravi d’accueillir M. Zelensky à l’Assemblée. Mais vendredi, c’est-à-dire le dernier jour de l’utile campagne électorale ? A la dernière minute, nous avons reçu un SMS pour en prendre connaissance hier soir ? C’est une volonté de manipuler l’opinion.»a-t-elle déclaré sur Sud Radio ce mercredi.
« La ficelle est un peu grosse »dénonce également l’insoumise Manon Aubry. « On peut encore s’interroger sur le timing et la volonté d’exploiter la guerre en Ukraine »dit-elle sur franceinfo ce jeudi.
La majorité se défend en invoquant une coïncidence temporelle. « Le président Zelensky est en France à l’occasion des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement (…) On ne choisit pas la date de commémoration du Débarquement qui arrive le 6 juin, trois jours avant l’élection », a répondu Yaël Braun-Pivet à Olivier Marleix mardi soir. Et « de la même manière qu’on ne choisit pas le jour du Débarquement, malheureusement la guerre ne connaît pas d’interruption »elle a continué.
Le président de l’Assemblée nationale a assuré que les travaux sur le très sensible projet de loi sur la fin de vie ne seraient que modérément retardés, le vote solennel ayant été fixé au 18 juin. Et d’inciter les députés à venir » beaucoup « dans l’hémicycle le matin du 9 juin. Ce qui n’est pas acquis, quelques heures seulement avant qu’ils ne soient tous réduits au silence dans les médias.
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