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Sommet pour la paix en Ukraine, sans Poutine qui exige la capitulation

Le premier sommet pour la paix en Ukraine se tient depuis samedi autour du président ukrainien Volodymyr Zelensky et sans la Russie, mais Vladimir Poutine s’est invité avec fracas dans la conversation en exigeant la veille une capitulation de facto de Kiev avant toute négociation.

Sommet pour la paix en Ukraine, sans Poutine qui exige la capitulation

Plus d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent jusqu’à dimanche dans le luxueux complexe hôtelier du Bürgenstock, en Suisse centrale, pour poser les bases d’un chemin de paix impliquant à terme Moscou.

Mais pour l’heure, M. Zelensky a dénoncé le« ultimatum » au « Hitler » du président russe.

Les États-Unis et l’Otan ont immédiatement et catégoriquement rejeté ces conditions du maître du Kremlin, qui a lancé en février 2022 l’invasion à grande échelle du voisin ukrainien.

Si l’armée russe a l’initiative sur le front, elle y a subi des pertes considérables et ne parvient pas à prendre un avantage décisif sur les forces ukrainiennes qui continuent de résister dans l’est du pays, où Moscou grignote du terrain depuis le début de l’année. l’année.

Des pactes, des milliards et des armes

Sommet pour la paix en Ukraine, sans Poutine qui exige la capitulation

M. Zelensky est devenu ces dernières semaines un diplomate itinérant pour plaider sa cause, non sans succès. Il arrive d’Italie et du sommet du G7 avec un prêt de 50 milliards de dollars en poche.

Les fonds seront garantis par les intérêts perçus sur les avoirs russes gelés depuis le début de l’invasion. Pour Vladimir Poutine, c’est « un vol qui ne restera pas impuni ».

Le président ukrainien a également signé des accords de sécurité avec les États-Unis et le Japon en marge du Sommet des Sept après avoir fait de même avec plusieurs autres alliés ces derniers mois, dont la France et le Royaume-Uni.

Il reçoit à nouveau des armes des Etats-Unis après de longs mois d’attente qui ont mis l’armée ukrainienne en grande difficulté et Washington, ainsi que d’autres pays alliés, l’ont autorisé – sous conditions – à utiliser leurs armes pour frapper directement les Russes. territoire.

Finalement vendredi soir, les 27 ont donné leur « accord de principe » à l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE.

Terrain d’entente

Le sommet du Burgenstock n’a pas pour objectif de mettre fin à la guerre en Ukraine. Il se concentrera plutôt sur des thèmes restreints, basés sur les points communs entre le plan de paix en 10 points du président Zelensky présenté fin 2022 et les résolutions de l’ONU sur la guerre qui ont bénéficié d’un large soutien.

Les hôtes suisses souhaitaient rassembler autant de pays que possible, notamment ceux du Sud. Jeudi encore, la présidente de la Confédération, Viola Amherd, a tenté de convaincre – en vain – le président brésilien Lula de faire le déplacement.

Sommet pour la paix en Ukraine, sans Poutine qui exige la capitulation

Le Brésil sera finalement observateur et, parmi d’autres partenaires des BRICS, l’Inde a décidé d’envoyer un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères. L’Arabie Saoudite sera représentée par le chef de sa diplomatie.

L’Afrique du Sud préfère envoyer un envoyé et la Chine a prévenu qu’elle ne participerait pas tant que la Russie ne participerait pas à la table ronde.

La vice-présidente Kamala Harris représentera les États-Unis, qui restent le plus grand fournisseur d’aide aux Ukrainiens.

Les autres dirigeants du G7 feront tous le déplacement, tout comme les dirigeants de l’UE ainsi que les présidents de l’Argentine, de la Colombie, du Chili, de la Finlande et de la Pologne.

Pas d’attentes exagérées

Les experts mettent en garde contre des attentes exagérées.

« Des négociations significatives qui pourraient véritablement mettre un terme à la guerre dévastatrice en Ukraine restent hors de portée »estime le groupe de réflexion International Crisis Group.

« Kiev et ses partisans auront du mal à obtenir des résultats tangibles de la réunion (…) au-delà de la réaffirmation des principes d’intégrité territoriale de la Charte des Nations Unies »il ajoute.

Le sommet vise à trouver des voies vers une paix globale, juste et durable pour l’Ukraine, un cadre pour atteindre cet objectif et une feuille de route sur la manière dont les deux parties pourraient se réunir dans un futur processus de paix.

Une séance plénière aura lieu samedi. Dimanche, trois sujets seront abordés en détail en groupes de travail : la sûreté nucléaire, la liberté de navigation et la sécurité alimentaire, et les aspects humanitaires, notamment le sort des enfants ukrainiens déportés vers la Russie.

Un deuxième sommet est prévu, auquel Kiev espère qu’une délégation russe y participera et recevra un « projet commun » présenté par les participants, a déclaré mardi le chef de cabinet de M. Zelensky, Andriy Yermak.

Moscou pourrait dénigrer le sommet, « La Russie fait tout son possible pour manifester son mécontentement » et prouve ainsi que c’est  » inquiétude « Samuel Charap, expert du groupe de réflexion américain RAND, a expliqué à l’AFP.

4 000 soldats

Le sommet se tiendra dans la station ultra-chic de Bürgenstock, perchée au-dessus du lac des Quatre-Cantons dans un paysage de carte postale.

Ce lieu spectaculaire, habitué à accueillir l’élite, a hébergé Audrey Hepburn et Sophia Loren et a accueilli Sean Connery et l’équipe du film. « Le doigt d’or ».

La montagne Bürgenstock est entourée par le lac sur trois côtés et le complexe hôtelier se trouve sur une crête à environ 450 mètres au-dessus de l’eau, ce qui le rend relativement facile à sécuriser.

Jusqu’à 4 000 soldats ont été déployés et 6,5 kilomètres de clôtures en acier ont été déployées. En revanche, depuis jeudi, le gouvernement suisse lutte contre des cyberattaques visant les ministères et organisations liés au sommet.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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