Sommet des Brics : devant Poutine, Modi plaide pour le retour de la paix en Ukraine - 22/10/2024 à 15:27
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Sommet des Brics : devant Poutine, Modi plaide pour le retour de la paix en Ukraine – 22/10/2024 à 15:27

Le président russe Vladimir Poutine le 21 octobre 2024 au Kremlin, Moscou (POOL / Evgenia Novozhenina)

Le Premier ministre indien Narendra Modi a plaidé mardi en Russie auprès de Vladimir Poutine pour un retour rapide à la paix en Ukraine, avant leur rencontre en marge du sommet des Brics à Kazan.

Ce sommet, qui rassemble une vingtaine de dirigeants étrangers de Chine, d’Inde, d’Afrique du Sud et de Turquie, autour de M. Poutine, vise à démontrer l’échec de la stratégie occidentale d’isolement du président russe pour son offensive en Ukraine.

La réunion est également censée faire avancer l’ambition de rivaliser avec « l’hégémonie » occidentale, à l’heure où Moscou gagne du terrain militairement en Ukraine et a noué des alliances étroites avec les plus grands adversaires ou concurrents des États-Unis : la Chine, l’Iran et la Corée du Nord.

« Nous pensons que les conflits doivent être résolus uniquement de manière pacifique. Nous soutenons pleinement les efforts visant à rétablir rapidement la paix et la stabilité », a déclaré le dirigeant indien devant le président russe.

M. Modi a expliqué être « en contact permanent » avec Vladimir Poutine, qui a salué « le partenariat stratégique » entre la Russie et l’Inde, pays critiqué par les Occidentaux pour avoir acheté de grandes quantités de pétrole russe depuis 2022.

A cet égard, le président sud-africain Cyril Ramaphosa s’est montré satisfait, qualifiant la Russie d' »alliée » et d' »amie précieuse » de son homologue.

M. Poutine a répondu qu’il souhaitait encore « renforcer les relations avec les pays du continent africain », où Moscou avance ses pions, notamment à travers l’envoi de mercenaires et de « conseillers ».

– Contre l’hégémonie du dollar –

L’Ukraine sera également au menu jeudi avec une rencontre annoncée par le Kremlin entre Vladimir Poutine et Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU.

L’ONU n’a toutefois pas confirmé cette rencontre, la première en Russie entre les deux hommes depuis avril 2022, suite au début de l’attaque russe contre l’Ukraine.

Après le Premier ministre indien et dans cette même ligne de volonté de rivaliser avec « l’hégémonie » occidentale, Vladimir Poutine doit rencontrer le président chinois Xi Jinping lors de ce sommet.

Les présidents russe Vladimir Poutine (à gauche) et chinois Xi Jinping, le 16 mai 2024 à Pékin, sur une photo publiée par l'agence de presse officielle russe Spoutnik (POOL/Sergueï BOBYLYOV)

Les présidents russe Vladimir Poutine (à gauche) et chinois Xi Jinping, le 16 mai 2024 à Pékin, sur une photo publiée par l’agence de presse officielle russe Spoutnik (POOL/Sergueï BOBYLYOV)

Vladimir Poutine a débuté mardi son marathon diplomatique par un entretien avec la présidente brésilienne de la Nouvelle Banque de Développement, Dilma Rousseff.

Là encore, même volonté de faire avancer sa vision d’un monde multipolaire, cette fois sur le plan économique. Le président russe a réitéré sa volonté d’une augmentation des « règlements en monnaies nationales » entre les pays Brics, ce qui « réduirait les risques géopolitiques », selon lui.

Face aux sanctions économiques occidentales et avec ses principales banques exclues de la plateforme de paiement internationale Swift, la Russie plaide pour la mise en place d’un système alternatif pour contrer l’hégémonie du dollar.

Le chef de l’Etat russe rencontrera mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan – dont le pays, membre de l’Otan, a demandé à rejoindre les BRICS – et le président iranien Massoud Pezeshkian.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a pour sa part annulé son voyage dimanche en raison d’une blessure et s’exprimera par visioconférence, selon la présidence brésilienne.

– « Alternative » –

Visé par un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale en mars 2023 en raison de l’expulsion d’enfants ukrainiens, dont Kiev accuse Moscou (qui rejette ces accusations), Vladimir Poutine est limité dans ses déplacements à l’étranger.

Pour ce grand rassemblement diplomatique qu’il qualifie de « l’événement diplomatique le plus important jamais organisé en Russie », le Kremlin juge « crucial » de démontrer qu' »il existe une alternative à la pression occidentale (…) et que le monde multipolaire est une réalité », note le politologue russe Konstantin Kalatchev.

Moscou présente son assaut contre l’Ukraine non pas comme une guerre de conquête, malgré ses nouvelles annexions revendiquées de régions ukrainiennes après celle de la Crimée en 2014, mais comme un conflit provoqué par l’hégémonisme américain.

Pour les Occidentaux et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la Russie s’inscrit au contraire dans une logique de domination sur ses voisins, et cherche à imposer la loi du plus fort à l’échelle internationale.

Fort de quatre membres (Brésil, Russie, Inde, Chine) lors de sa création en 2009, le bloc Brics a rejoint l’Afrique du Sud en 2010, tirant ainsi son nom des initiales de ces États en anglais. Quatre pays l’ont rejoint cette année (l’Éthiopie, l’Iran, l’Égypte et les Émirats arabes unis).

Seul bémol, l’absence à Kazan du prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, qui alimente les spéculations sur d’éventuelles dissensions entre les deux poids lourds mondiaux de l’énergie.

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