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Sommet de l’UE : accord pour reconduire von der Leyen à la tête de la Commission – 28/06/2024 à 02:02

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen donne une conférence de presse le 28 juin 2024 à Bruxelles (AFP / JOHN THYS)

Les dirigeants européens ont convenu jeudi lors d’un sommet de donner à Ursula von der Leyen un second mandat à la tête de la Commission et de confier la diplomatie européenne à une voix forte sur l’Ukraine, l’Estonienne Kaja Kallas.

Cet accord sur les positions clés de l’UE a été rapidement conclu, malgré les fortes résistances de l’Italienne Giorgia Meloni et du Hongrois Viktor Orban.

La reconduction d’Ursula von der Leyen devra être confirmée à la majorité absolue des députés européens : « Il reste encore une étape (…) Je demanderai l’approbation du Parlement européen après la présentation de ma feuille de route politique pour les cinq prochaines années ». ans », a insisté le leader conservateur allemand.

L’issue de ce vote, attendu pour la mi-juillet, est incertaine, la coalition habituelle d’eurodéputés conservateurs, socialistes et libéraux étant affaiblie à la suite des élections de juin.

Pour incarner le visage de la diplomatie européenne sur fond de guerre en Ukraine, les chefs d’État et de gouvernement ont choisi la Première ministre estonienne Kaja Kallas, une opposante déterminée au Kremlin. Cette libérale de 47 ans succèdera à l’Espagnol Josep Borrell.

Le Premier ministre estonien Kaja Kallas, choisi comme chef de la politique étrangère de l’UE par les dirigeants européens, s’exprime lors d’une conférence de presse à Bruxelles le 28 juin 2024 (AFP / JOHN THYS)

« C’est une énorme responsabilité en ces temps de tensions géopolitiques, avec la guerre en Europe et l’instabilité croissante dans notre voisinage comme principaux défis », a déclaré Mme Kallas, dont la position devra également être validée par les députés.

« Kaja Kallas comprend les risques venant de la Russie et de la Biélorussie », a déclaré le Premier ministre polonais Donald Tusk.

Enfin, l’ancien Premier ministre portugais Antonio Costa a été nommé nouveau président du Conseil européen, l’instance qui réunit les Etats membres. Un an après sa démission dans une affaire de corruption finalement mal fondée, ce socialiste, réputé habile tacticien et pragmatique, succédera en décembre au Belge Charles Michel.

– « Décision très rapide » –

La Première ministre estonienne Kaja Kallas, le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’expriment lors d’une conférence de presse à Bruxelles le 28 juin 2024 (AFP / JOHN THYS)

Ces trois candidats partent largement favoris à l’issue de l’accord trouvé mardi entre six dirigeants européens – dont le Français Emmanuel Macron et l’Allemand Olaf Scholz – appartenant à la « grande coalition droite/sociaux-démocrates/centristes », au lendemain des élections européennes.

M. Scholz a salué jeudi « une décision très rapide et tournée vers l’avenir », en contraste avec le laborieux processus de désignation qui avait déchiré les Vingt-Sept il y a cinq ans.

Mais le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban a dénoncé jeudi un arrangement « honteux » : « Les électeurs européens ont été trompés. (La droite traditionnelle) a formé une coalition de mensonges avec la gauche et les libéraux », a-t-il déclaré, furieux, à son arrivée au sommet.

La cheffe du gouvernement ultra-conservateur italien, Giorgia Meloni, avait de son côté dénoncé une « oligarchie », déplorant avoir été laissée à l’écart des négociations entre les trois groupes politiques.

« Leur proposition est erronée dans la méthode et le fond. J’ai décidé de ne pas le soutenir, par respect pour les citoyens et le signal qu’ils donnent lors des élections européennes», a-t-elle cinglé. résultat du sommet. Elle s’est abstenue, selon une source diplomatique.

De nombreux dirigeants ont pourtant tenu à la ménager : si son soutien n’était pas nécessaire – l’unanimité n’était pas requise -, politiquement sa voix compte.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles le 28 juin 2024 (AFP / Ludovic MARIN)

« Je pense qu’il y a eu un large consensus, et je suis sûr qu’une voie sera (trouvée) par la suite : je respecte totalement la position de Giorgia Meloni qui représente un pays important », a souligné Emmanuel Macron.

– Les espoirs d’Orban –

Comme Viktor Orban, Mme Meloni entend avoir davantage son mot à dire dans les choix du futur exécutif de Bruxelles, après la montée en puissance de l’extrême droite et de la droite radicale aux élections européennes de ce mois. Le groupe ECR du dirigeant italien a ravi la troisième place à la famille centriste du président français Emmanuel Macron au Parlement européen.

Rome revendique « au minimum » une vice-présidence de la Commission européenne, avec un « portefeuille important » pour influencer la politique industrielle et agricole, selon son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani.

Cette réunion des Vingt-Sept se tient trois jours avant des élections législatives anticipées en France pour lesquelles le Rassemblement national (extrême droite) est largement en tête.

Interrogé pour savoir si ce scrutin « jette une ombre » sur l’UE, Viktor Orban a estimé qu’il apportait au contraire un « rayon de soleil », estimant que « de grandes choses peuvent se produire (en France) dimanche ».

De son côté, Emmanuel Macron a annoncé lors d’une réunion avec ses alliés libéraux son souhait de reconduire Thierry Breton comme membre français de la Commission, selon des sources européennes. Depuis 2019, il est commissaire chargé du marché intérieur, un large portefeuille qui comprend le numérique et l’industrie.

Devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 12 avril 2024 (AFP/Kenzo TRIBOUILLARD)

Les dirigeants des Vingt-Sept ont également approuvé jeudi « l’agenda stratégique » fixant les priorités du bloc pour les cinq prochaines années, mettant l’accent sur la sécurité, la défense, la compétitivité et la lutte contre l’immigration irrégulière.

Parmi les autres postes clés de l’UE, la conservatrice maltaise Roberta Metsola semble être la favorite pour remporter un deuxième mandat de deux ans et demi à la présidence du Parlement européen à Strasbourg à la mi-juillet.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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