Soldats blessés, tensions… ce que l’on sait des chars israéliens « entrant de force » dans une position de la FINUL au Liban
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Soldats blessés, tensions… ce que l’on sait des chars israéliens « entrant de force » dans une position de la FINUL au Liban

Soldats blessés, tensions… ce que l’on sait des chars israéliens « entrant de force » dans une position de la FINUL au Liban

Une nouvelle ligne rouge franchie. Les casques bleus déployés dans le sud du Liban où Israël et le Hezbollah sont en guerre ouverte ont annoncé que deux chars israéliens étaient « entrés de force » dimanche dans l’une de leurs positions, exigeant des « explications » après cinq blessés en trois jours dans leurs rangs. Nous faisons le point sur la situation.

Ce qui s’est passé?

« Vers 4h30 du matin, alors que les casques bleus se trouvaient dans les abris, deux chars Merkava de l’armée israélienne ont détruit la porte principale et sont entrés de force dans la position », y restant « environ 45 minutes », a indiqué la Finul. Deux heures plus tard, ajoute-t-elle, « des tirs ont provoqué de la fumée » qui a déclenché « des irritations cutanées et des réactions gastro-intestinales chez 15 casques bleus soignés ».

« Pour la quatrième fois en quatre jours, nous rappelons à l’armée israélienne et à tous les acteurs leur obligation d’assurer la sécurité du personnel de l’ONU et (…) l’inviolabilité de ses positions », indique la FINUL.

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La force, qui compte 10 000 hommes, avait accusé jeudi les troupes israéliennes de tirer « de manière répétée » et « délibérée » sur ses positions, déclenchant un tollé diplomatique. Depuis, cinq soldats de la paix ont été blessés lors d’attaques, selon la force de l’ONU.

La veille, « l’armée israélienne a bloqué un mouvement logistique crucial de la Finul, l’empêchant de passer », ajoute la Finul, qui réclame des « explications » après des « violations choquantes ». Andrea Tenenti, porte-parole de la FINUL, a expliqué samedi qu’elle avait récemment refusé d’obtempérer lorsque « les forces israéliennes ont demandé (aux Casques bleus) de quitter (leurs) positions le long de la Ligne bleue, depuis la frontière jusqu’à cinq kilomètres de la Ligne bleue ».

Comment Israël se justifie-t-il ?

Le X, l’armée israélienne a donné sa version des faits. « Plus tôt dans la journée, une importante salve de missiles antichar a été tirée vers les troupes de Tsahal au sud du Liban. Au cours de l’attaque, deux soldats de Tsahal ont été grièvement blessés et plusieurs autres ont été légèrement et modérément blessés », commence par expliquer Tsahal. « Un premier examen a montré qu’un char de Tsahal qui tentait d’évacuer des soldats blessés alors qu’il était encore sous le feu a reculé de plusieurs mètres vers un poste de la FINUL », poursuit l’armée, selon laquelle le char a quitté la position de la FINUL « une fois les tirs ennemis arrêtés ». .

«Lors de l’incident, un écran de fumée a été utilisé pour couvrir l’évacuation des soldats blessés. Les soldats de Tsahal ont assuré la coordination avec la FINUL », précise encore l’Etat hébreu. Selon Israël, les activités de Tsahal « ne présentaient aucun danger pour les forces de la FINUL ».

Autre élément de contexte, encore ce dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à mettre les casques bleus de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) « immédiatement protégés ». Général, mettez les forces de la FINUL en sécurité. Nous devons le faire immédiatement, immédiatement », a-t-il déclaré lors d’un discours filmé au début du Conseil des ministres, interpellant Antonio Guterres en anglais.

Que dit la communauté internationale ?

Le pape François a appelé dimanche à « respecter » ces troupes de paix, le Premier ministre libanais Najib Mikati dénonçant « un nouveau refus (israélien) de se conformer au droit international ». L’Italie a également évoqué de possibles « crimes de guerre ».

Même son de cloche, évidemment, à l’ONU où le porte-parole de l’organisation internationale a également rappelé qu’attaquer les Casques bleus pourrait constituer un « crime de guerre ».

Samedi, le président américain Joe Biden a demandé à Israël de ne plus tirer sur les forces de l’ONU au Liban, tandis que son homologue français Emmanuel Macron a jugé « inacceptable » qu’elles soient prises pour cible « délibérément par les forces israéliennes ».

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