(BFM Bourse) – Le groupe de restauration collective a livré une croissance inférieure aux attentes sur les trois premiers mois de son exercice 2024-2025. Ce qui peut soulever des doutes sur ses objectifs annuels, qui ont néanmoins été confirmés par la société.
Sodexo est traditionnellement la première grosse entreprise de la Bourse de Paris à rendre une copie lors d’une nouvelle année.
Évoluant sur un exercice décalé avec des comptes annuels clos fin août, le groupe de restauration collective publie ses revenus du premier trimestre au début du mois de janvier. Ce mardi 7 janvier, la société fondée par Pierre Bellon a ainsi communiqué sa croissance et son chiffre d’affaires pour les trois premiers mois de son exercice 2024-2025.
De septembre à fin novembre, les revenus de Sodexo se sont établis à 6,4 milliards d’euros, en hausse de 4,6% en données comparables (hors variation de changes et de périmètre).
Cette progression s’avère nettement inférieure aux attentes des analystes, qui tablaient sur une hausse de 5,3% selon un consensus cité par Jefferies. La banque qualifie ce début d’exercice de « faible » tandis que Royal Bank of Canada parle d’un trimestre « mou ».
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Les services de facility management pêchent
« La solide performance des services de restauration compense l’activité plus modérée des services de facility management, pour lesquels nous constatons une baisse des volumes dans les projets ponctuels », a déclaré la PDG de la société, Sophie Bellon, citée dans un communiqué.
Les services de restauration collective de Sodexo ont vu leurs revenus progresser de 5,7% en données comparables sur le trimestre. Les services de « facility management » (entretien des ascenseurs, blanchisserie, propreté des locaux, conciergerie, etc..) ont de leur côté enregistré une croissance limitée à 2,4% sur un an. En excluant de la base de comparaison les contrats liés à la Coupe du Monde de Rugby 2023, qui avaient été enregistrés lors du premier trimestre 2023-2024, la croissance des services de « facility management » se serait établie à 3,5% a précisé Sodexo.
Le directeur financier de la société, Sébastien de Tramasure a indiqué aux analystes que la société avait constaté des difficultés sur ces services en Europe sur le trimestre avec une activité réduite sur certains sites.
« Le différentiel de croissance organique entre la restauration et le ‘facility mangement’, qui a apparemment été affecté par un ralentissement cyclique des projets, en particulier en Europe, nous rappelle la différence structurelle clé entre Sodexo et Compass (qui a moins de la moitié de l’exposition proportionnelle du chiffre d’affaires au « facility management » par rapport à Sodexo) », note Royal Bank of Canada.
En raison de son exposition plus limitée au « facility management », la banque canadienne estime que Compass, grand rival britannique de Sodexo, doit bénéficier de multiples de valorisation plus élevés en Bourse.
Des objectifs fragilisés?
Par régions, Sodexo a vu sa croissance en Amérique du Nord s’élever à 5,9% sur la période tandis que celle en Europe a atteint 2% quand le « reste du monde » a progressé de 6%.
En dépit de ces trois premiers mois timides sur l’activité, Sodexo a confirmé ses objectifs pour l’exercice 2024-2025. La société entend dégager une croissance en données comparables comprise entre 5,5% et 6,5% et accroître sa marge d’exploitation de 0,3 point à 0,4 point de pourcentage, hors effets de changes.
Le groupe mise sur une accélération au second semestre, qui serait « soutenue par une dynamique commerciale solide observée depuis le début de l’exercice et le séquençage de la contribution nette des nouveaux contrats ».
Sébastien de Tramasure a mis en avant les gains de contrats glanés sur le trimestre passé – notamment en Australie auprès d’une société de l’industrie pétrolière et gazière – ainsi que la montée en puissance de contrats précédemment gagnés.
Plusieurs d’entre eux contribueront à la croissance au troisième trimestre de l’exercice 2024-2025, notamment un contrat important dans la santé en France. Le dirigeant a également indiqué que la croissance en données comparables du deuxième trimestre serait « très similaire » à celle du premier.
« Bien que les perspectives pour l’exercice 2024-2025 soient réitérées, la faiblesse du début de l’année (fiscale, NDLR) soulève des doutes quant à l’objectif de croissance organique de 5,5%-6,5% » pointe toutefois Jefferies dans une note publiée avant l’ouverture du marché.
Dans la mesure où la banque attend un deuxième trimestre encore « faible », atteindre cet objectif nécessitera une accélération « significative au deuxième semestre, ce qui semble ambitieux dans le contexte actuel », prévient Jefferies.
À la Bourse de Paris, le marché grimace. L’action Sodexo plonge de 8,4% vers 10h40, accusant la plus forte baisse du SBF 120.
Julien Marion – ©2025 BFM Bourse
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