(BFM Bourse) – L’établissement suisse est passé d’acheter à neutre sur le titre de la banque de La Défense. UBS reste optimiste sur l’évolution des résultats et sur l’avenir de Société Générale, mais juge que la banque a mangé le gros de son pain blanc en Bourse.
Société Générale reste le grand carton en Bourse cette année du côté des banques. Son action prend 71% depuis le 1er janvier, seulement devancée sur le CAC 40 par Thales (+78%). Ce dernier a bénéficié de l’ivresse du marché pour les groupes de défense européens à la suite des nombreuses annonces de dépenses des pays de l’Union européenne pour se réarmer.
Société Générale éclipse totalement les deux autres banques de la cote, à savoir BNP Paribas, qui prend 30,5% depuis le début de l’année, et Crédit Agricole SA (+26,45%).
Plus largement, Société Générale surperforme largement l’indice paneuropéen Stoxx 600 Banks qui prend quand même 25% depuis le début de l’année.
Au premier trimestre, l’entreprise dirigée par Slawomir Krupa a été la seule des trois banques françaises à séduire le marché avec ses résultats, son titre progressant encore de 3,8% après la publication de ces comptes supérieurs aux attentes.
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Vers un « surplus » du capital à redistribuer
Ce bon parcours a-t-il vocation à se poursuivre ? UBS pense en tout cas qu’une pause n’est pas à exclure. La banque suisse a abaissé son opinion ce vendredi 9 mai à « neutre » contre « acheter » précédemment, tout en relevant son objectif de cours à 48 euros contre 44 euros auparavant.
Ce qui leste un tout petit peu la banque en Bourse. Le titre Société Générale prend 0,2% en début d’après-midi mais sous-performe le CAC 40 qui gagne 0,9% au même moment.
UBS précise bien que sa thèse d’investissement sur le dossier ne change pas. L’établissement s’attend à ce que Société Générale voit ses résultats s’améliorer, grâce à une hausse des revenus nets d’intérêt -la différence entre ce que gagne la banque sur les crédits et la rémunération des dépôts- de la banque de détail en France, aux synergies dégagées dans son activité de financement automobile avec le rachat du néerlandais Leaseplan, ou encore à la baisse des coûts d’acquisitions des clients (400 à 500 euros par compte, selon UBS) de sa banque en ligne Boursobank, qui est désormais rentable.
En outre, Société Générale pourrait rendre à ses actionnaires un « surplus de capital », une fois qui son objectif de ratio de solvabilité CET 1, qui rapporte les fonds propres à l’encours pondéré des risques, est atteint puis assuré, la cible étant fixée à 13% tout au long de l’année 2025, rappelle UBS. À la fin du premier trimestre, ce ratio s’inscrivait à 13,4% pour Société Générale.
Incertitudes économiques
Mais le rallye a désormais des chances de décélérer, considère UBS. L’établissement suisse souligne que Société Générale est tout simplement la banque européenne qui connaît la plus forte hausse en Bourse depuis le début de l’année . Auparavant, la faible valorisation de la société lui assurait « une marge de sécurité » mais ce n’est maintenant plus le cas, explique UBS.
La banque suisse juge que Société Générale peut encore pousser les analystes à relever de 7% à 11% leur prévision de bénéfice par action si elle parvient à atteindre son objectif d’un coefficient d’exploitation (en gros les charges d’exploitations rapportées aux revenus) de 60% en 2026, contre 69% en 2024.
L’atteinte de cette cible serait susceptible de porter encore l’action de la banque rouge et noire. Mais UBS, plus prudente, retient un taux de 62% en 2026 et de 60% en 2027.
« À court terme », UBS pense que le marché a besoin de voir un « tournant » sur les revenus nets d’intérêt en France, de constater une « vigueur » des revenus issus des activités de marché, ainsi
qu’une discipline en matière de coûts. Selon la banque suisse, l’optimisme du marché doit également être entretenu par des mesures de retour du capital sous forme des rachats d’action.
Le marché doit aussi être convaincu que « les mesures de relance de la zone euro (dont la totalité est hors de France) sont suffisantes pour soutenir l’activité économique à court terme dans un environnement incertain », ajoute-t-elle.
Une liste assez longue donc. In fine, au vu des incertitudes macroéconomiques et politiques actuelle, UBS juge la valorisation actuelle de Société Générale « fair », c’est-à-dire « juste » à court terme.
Bank of America, de son côté, avait estimé la semaine dernière que le titre en avait encore sous le capot, réitérant son opinion à l’achat et un objectif de cours de 52 euros.
En raison notamment de ses efforts sur les coûts, Société Générale devait être en mesure de rendre à ses actionnaires l’équivalent de 35% à 45% de sa capitalisation boursière au cours des trois prochaines années, en grande partie sous forme de rachats d’actions, anticipe Bank of America.
Julien Marion – ©2025 BFM Bourse
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