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Société générale : BNP, Vinci, TF1, Engie… Quelles valeurs rebondissent le plus après le premier tour des législatives ?

(BFM Bourse) – Plusieurs valeurs, qui avaient été les plus pénalisées par l’annonce de la dissolution, rebondissent à la Bourse de Paris après les résultats du premier tour des législatives.

La place parisienne rebondit ce lundi après les résultats du premier tour des élections législatives. Le CAC 40 progresse encore de 1,5% vers 12h après avoir gagné 2,6% en début de séance à 7.671,52 points.

L’hypothèse d’une Assemblée nationale sans majorité absolue est bien acceptée par la Bourse.

« La réaction des marchés financiers ce matin est donc un mélange d’éléments techniques (comme le rachat de positions courtes) et d’un peu de soulagement politique », note Alexandre Baradez, responsable de l’analyse des marchés chez IG France. Les positions courtes correspondent à des ventes à découvert, c’est-à-dire lorsque les investisseurs parient sur la baisse d’une action ou d’un indice. Lorsqu’ils dénouent leur position, on dit qu’ils rachètent leurs positions.

« Bien qu’il soit toujours difficile de prédire les scénarios politiques entre les deux tours des élections, un scénario dans lequel aucune majorité absolue n’émerge laisse de plus en plus de chances à une coalition faible et large de partis de gouverner le pays pendant une période d’au moins un an, limitant le champ de l’activité législative aux affaires courantes plutôt qu’à des changements législatifs plus notables », poursuit AlphaValue.

Les banques sur le rebond

Ce rebond est principalement porté par les secteurs qui avaient été secoués après l’annonce de la dissolution. Notamment les banques qui occupent les plus fortes hausses du CAC 40 à l’image de Société Générale qui gagne 4,2%, après un pic à 7,3%, Crédit Agricole progresse de 3,7% tandis que BNP Paribas gagne 2,9%.

Les établissements bancaires sont en première ligne face aux craintes des marchés. Ces titres ont très souvent tendance à réagir plus que le marché lorsque des tensions géopolitiques éclatent (ce fut notamment le cas lors de la crise des dettes souveraines de la zone euro), en raison notamment de leur caractère cyclique. C’est-à-dire qu’il s’agit de titres qui sont plus exposés à la situation économique.

Le lundi 10 juin, la Société Générale a ensuite chuté de 7,5%, puis de 5% le lendemain, BNP Paribas a plongé de 4,8% puis de 3,9% la séance suivante quand Crédit Agricole a rendu 3,6% puis 3,9 % en 2 jours.

« Société Générale, avec sa baisse de 20% et son exposition relativement plus importante à la France, semble être la banque qui pourrait connaître la réaction positive la plus forte si le marché adoptait un point de vue optimiste comme nouveau consensus », conviennent les analystes d’AlphaValue.

« Les secteurs qui avaient été les plus vendus dans les premiers jours suivant l’annonce de la dissolution, c’est-à-dire les valeurs bancaires et les utilités (services aux collectivités) sont ceux qui ont connu le plus fort rebond ce matin avec près de 5% de hausse », analyse Alexandre Baradez.

Engie progresse également, de 3%. Le discours du Rassemblement national sur la maîtrise des prix de l’énergie et notamment du gaz avait pesé sur le groupe énergétique.

Outre les banques et les services aux collectivités, les groupes de BTP et de concessions autoroutières se redressent ce lundi matin. Vinci gagne 3,3% et Eiffage 3,9%. Ces titres avaient fortement chuté lundi 10 juin, au lendemain de la décision surprise de dissoudre l’Assemblée nationale. Eiffage plongeait alors de 5,5% tandis que Vinci rendait 5,4%.

Rappelons que ces deux groupes exploitent plusieurs sociétés concessionnaires d’autoroutes, qui s’avèrent très rentables. Pour vous donner un ordre d’idée, la marge brute d’exploitation de Vinci Autoroutes est d’environ 74 %, un taux élevé lié à la nécessité de financer les investissements importants qui ont dû être réalisés par les concessionnaires sur ces infrastructures. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) des autoroutes françaises représente environ 40 % du total de Vinci. Chez Eiffage, la marge d’Ebitda de ses filiales APPR-Area est à peu près la même (74,2 % en 2023). Goldman Sachs soulignait début juin qu’APRR (détenue à 52 % par Eiffage) représentait environ la moitié de la génération de trésorerie d’Eiffage.

Or, la renationalisation des sociétés concessionnaires d’autoroutes était inscrite au programme du Rassemblement national pour 2022. Le marché craignait alors que Vinci et Eiffage ne soient potentiellement expropriés de ces actifs.

Les groupes audiovisuels soulagés

Les groupes audiovisuels privés TF1 et M6 rebondissent également fortement en Bourse. TF1 regagne 5,6% quand M6 s’apprécie de 4,6%. Ces deux titres avaient souffert du risque politique, La Une avait alors lâché près de 7% tandis que M6 avait un peu moins souffert que sa sœur privée et perdu 3,1% lors de la séance du mardi 11 juin.

Les craintes ont été alimentées par les déclarations d’un cadre du Rassemblement national, Sébastien Chenu, qui avait ensuite confirmé la veille sur BFMTV-RMC que le RN comptait sur « la privatisation du service public audiovisuel » pour réduire la dette de la France en cas d’accession au pouvoir, même si cela n’arriverait pas « en quinze jours ». Ce projet était déjà au programme du parti d’extrême droite en 2022 et il l’est toujours pour les législatives.

Une privatisation de l’audiovisuel public aurait eu pour conséquence d’affaiblir le marché publicitaire français. « Si ce projet se réalisait, il serait naturellement très négatif pour les acteurs privés. Le marché français ne serait pas en mesure d’absorber une telle augmentation de la concurrence. Or, cela nous paraît très difficile à entreprendre et la situation du marché pourrait rendre une telle privatisation totale impossible », avait développé Oddo BHF.

Fin juin, Barclays avait également coté plusieurs valeurs du CAC 40 sur lesquelles les réactions des marchés auraient pu être exagérées après la dissolution. Parmi ces valeurs, les stratèges de la banque britannique avaient cité BNP Paribas et Vinci, pour ne citer qu’elles.

Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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