Sochaux : six écolières interpellées après l’agression filmée d’un autre élève
Six écolières de Sochaux (Doubs) ont été interpellées et placées en garde à vue entre lundi et jeudi, pour violences ou complicité de violences sur camarade de classe, a appris Le Parisien auprès du procureur de la République de Montbéliard, Paul-Édouard Lallois, confirmant une information de l’Est Les Républicains. . Toutes les filles impliquées sont en troisième année et ont une quinzaine d’années.
C’est derrière les portes closes des vestiaires du collège, « en marge d’un cours de sport et hors de la vue d’un adulte référent » que les faits se sont produits le 28 mars, a détaillé le procureur. Une altercation verbale a commencé, et a rapidement dégénéré en affrontements physiques entre la victime et une autre adolescente, tandis qu’une « ribambelle d’autres jeunes filles soit regardent, soit filment », détaille l’autorité judiciaire. La victime est saisie par le bras, les cheveux, frappée, posée au sol, dans une scène qualifiée par le procureur de la République de « tout à fait détestable ». Des violences qui ont pris fin suite à l’intervention d’un camarade de classe et ont causé à la victime deux jours d’ITT.
« On voulait frapper fort »
A l’origine d’un tel déferlement de violences, des « histoires de disputes scolaires », déplore le procureur de la République. « Vous avez une gravité des faits parallèle à la puérilité des motivations », s’étonne-t-il.
La scène, filmée, a été visionnée par un adulte qui a alerté le père de la victime sur le sort réservé à sa fille. Cette dernière a alors porté plainte le 30 mars.
L’auteur présumé du passage à tabac, arrêté jeudi, est poursuivi pour violences aggravées par deux circonstances : commises dans une école et sur un mineur de 15 ans. La jeune fille, qui n’a pas de casier judiciaire, a été présentée ce vendredi matin après sa garde à vue, devant le juge des enfants, et le parquet a requis son placement sous contrôle judiciaire.
Les cinq autres adolescents ont été interpellés par la police dans leur établissement scolaire ce lundi, à la demande du parquet de Montbéliard. Les enquêteurs ont volontairement attendu la fin des vacances scolaires pour interroger tout le monde simultanément. « Nous avons voulu frapper fort, faire passer le message que ce type de comportement est intolérable », a expliqué Paul-Édouard Lallois au Parisien. Quatre d’entre eux sont accusés d’avoir filmé la scène et la cinquième est celle qui a fini par intervenir pour les séparer, tout en déclarant « c’est bien, elle a eu ce qu’elle méritait », selon des propos rapportés par le parquet. Tous attendent le jugement du tribunal pour enfants de Montbéliard, qui devrait intervenir début juillet, selon la même source.
« La honte doit être dans le camp des auteurs »
La victime, de son côté, « n’a légitimement pas eu envie de retourner en classe » tout de suite et a manqué trois jours d’école, rapporte le procureur. « C’est le sentiment classique de honte, mais la honte ne doit pas être dans le camp des victimes, elle doit être dans le camp des auteurs », a-t-il insisté.
D’un point de vue disciplinaire, sur les six jeunes filles interpellées, trois d’entre elles ont été convoquées à un conseil de discipline et définitivement expulsées à l’issue de ces conseils, a fait savoir le rectorat de l’académie de Besançon au Parisien, qui « condamne fermement » ces violences. . Pour les autres étudiants concernés, trois autres conseils de discipline doivent se tenir dans les prochains jours.
« Nous pensons à cette jeune fille, qui est correctement accompagnée, ainsi qu’à la communauté éducative de l’établissement », insiste le rectorat.