Skier au Québec avec Xalibu | Le Journal de Montréal

Lorsqu’ils se sont lancés dans l’aventure de la fabrication de skis hors-piste il y a dix ans, Maxime Bolduc et Alexandre Vézina étaient loin d’imaginer une si longue ascension pour ce qui allait devenir Xalibu.

Passionnés de montagne et de poudreuse, les deux amis avaient simplement en tête de créer des skis parfaits qu’ils ne trouvaient pas sur le marché, souples et légers, efficaces en neige profonde.

Ils se sont rencontrés au Collège Mérici, alors qu’ils étudiaient en tourisme d’aventure. Maxime travaillait chez le détaillant de plein air MEC, Alexandre était guide de kayak de mer à Bergeronnes sur la Rive-Nord.

Un hiver, alors qu’il disposait de temps et d’espace dans une grange, Alexandre se lance dans la fabrication de prototypes de skis hors-piste. Il était temps de tirer parti des leçons apprises plus tôt dans sa vie, lorsqu’il a étudié le design industriel puis la lutherie.

Presse, profileur, dépliant : il adapte les outils pour concevoir ses premiers skis de façon artisanale, aidé par les réflexions et observations de Maxime.

« Au début, on voulait juste des skis pour nous, mais à force de les faire essayer par d’autres, il y avait des gens qui en voulaient et les skieurs nous ont dit qu’ils aimeraient acheter d’une compagnie québécoise. », se souvient Maxime.

Adopté par les guides

Lorsque les guides de ski des Chic-Chocs en Gaspésie les ont adorés, cela a stimulé le désir de donner naissance à Xalibu, le nom micmac du caribou.

« Après tout, nous avions investi 12 000 $ les trois premières années. C’était cher pour quelques paires de skis ! Il fallait rentabiliser l’investissement », s’amuse Alexandre.

Aucun banquier n’a voulu soutenir financièrement le projet ; mais cela n’a pas fait reculer les deux athlètes. Ils conservent leurs emplois et lancent une première production d’une cinquantaine de paires de skis, fabriquées en sous-traitance à Saint-Narcisse-de-Rimouski. Ils sillonnent le Québec les fins de semaine pour faire découvrir leur création aux amateurs et ouvrir des points de vente, rivalisant avec des marques internationales.

« Pendant un moment, nous n’avions pas de vie. On a sillonné le Québec avec nos enfants et ça a été difficile », raconte Maxime, papa à cinq reprises.

Entourez-vous pour aller au sommet

Pour Maxime et Alexandre, le ski est un mode de vie et ils pensaient pouvoir en vivre dans deux ans. Certes, les ventes ont augmenté lorsque le graphisme s’est invité sur des skis pour en faire des oeuvres d’art, mais le rêve entrepreneurial s’est heurté à la dure réalité. Après quelques années d’efforts intenses, le duo a compris que pour faire de leur passion un business plus solide, ils devaient s’entourer d’autres partenaires. Deux, à temps partiel, n’ont pas suffi à propulser Xalibu.

C’est ainsi qu’ils se sont associés à Étienne Cyr et Sébastien Dumas, deux autres passionnés de ski ayant une expérience en affaires. Depuis leur arrivée il y a deux ans, la croissance a été de 225% avec la mise en place d’une structure commerciale et marketing.

Avec un produit de niche qui mise sur une qualité supérieure, Xalibu souhaite s’intégrer dans les lieux les plus prestigieux des sports de glisse : Ouest canadien, Japon, Europe. Et l’idée de diversifier l’offre est partie des skis femme, auxquels nous prévoyons d’ajouter des collections pour enfants, des planches, des « powsurfs » et tout ce qui va glisser en montagne.

Après 10 ans d’activité, il y a toujours un jeune esprit d’entreprise chez Xalibu. C’est sûrement le second souffle donné par les partenaires. Mais c’est aussi une passion folle qui pourrait donner la force de déplacer des montagnes.

Xalibu

• Année de fondation: 2012
• Fondateurs : Alexandre Vézina, Maxime Bolduc
• Lieu du siège social : Québec
• Secteur d’activité: Des sports
• Nombre d’employés: 4

Portrait d’Alexandre Vézina et Maxime Bolduc

• Travail : Co-fondateurs
• Âge : 48 et 42 ans
• Éducation: Tourisme d’aventure, Collège Mérici