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Six questions sur le plein emploi, dont la France rêve


Atteindrons-nous un jour le Graal du plein emploi ? C’est du moins ce qu’espère l’entourage d’Emmanuel Macron, alors que le taux de chômage continue de baisser en France. Il s’est établi à 7,1 % au premier trimestre 2023, au plus bas depuis quarante ans.

« Depuis six ans, nous avons un objectif qui est le plein emploi et cet objectif aujourd’hui est atteignable, il est encore plus proche que jamais », a déclaré mardi le ministre du Travail Olivier Dussopt lors d’une conférence de presse.

L’expression « plein emploi » est régulièrement utilisée par les personnalités politiques mais aussi en économie, dont elle est l’une des notions théoriques importantes. Car c’est bien une théorie vers laquelle tendent les économies, mais dont la réalité est bien différente. Alors qu’implique réellement cette notion pour la France ?

1. Qu’est-ce que le plein emploi ?

Le concept de plein emploi n’est pas nouveau. C’est l’économiste John Maynard Keynes (1883-1946), le père de la macroéconomie et des politiques de relance, qui a développé cette théorie en 1936. Pour lui, le plein emploi équivaut à l’absence de chômage involontaire. De toute évidence, quiconque souhaite travailler peut le faire sans obstacles sur le marché.

Depuis, cette notion s’est adaptée à nos économies modernes, et le Bureau International du Travail (BIT) a établi des seuils pour définir le plein emploi. Selon l’institution, cela équivaut à un taux de chômage inférieur ou égal à 5 ​​%.

Ces 5 % de la population active au chômage correspondent à un « chômage frictionnel », contre lequel on ne peut pas vraiment lutter. Ce sont des personnes qui changent d’emploi, qui doivent passer d’un emploi à l’autre, qui recherchent des informations sur un futur employeur ou qui attendent le début de leur contrat. Il est difficile de descendre sous cette barre des 5 % car il y aura toujours une partie de cette « friction » sur le marché du travail.

2. Quelle est la limite de cette notion ?

Le taux de chômage est calculé de la même manière dans tous les pays de l’Union européenne : c’est le rapport entre le nombre de chômeurs et la population active. Mais cette mesure a des limites : il suffit d’avoir travaillé une heure par semaine pour sortir de la catégorie « chômeur », et il faut aussi être en recherche active d’emploi pour y entrer.

De plus, cette catégorie ne comprend pas les personnes découragées par la recherche d’emploi, qui auraient abandonné. Ni un chômeur qui n’aurait fait que deux heures de travail par semaine. La notion de « chômage » est donc relativement restrictive.

« Il ne faut pas oublier de prendre en compte ce qu’on appelle le halo du chômage, composé de personnes qui ne sont pas comptées comme chômeurs mais qui ne travaillent pas et souhaitent travailler. On parle ici d’environ 1,9 million de personnes selon l’Insee », explique Géraldine Rieucau, professeur d’économie à l’Université Jules Verne de Picardie et chercheuse associée au Centre d’étude de l’emploi et du travail.

3. Parlons-nous du même « plein emploi » partout ?

L’usage de l’expression « plein emploi » est récurrent dans la vie politique française, évoquant à la fois un objectif ambitieux et un rappel des années fastes des Trente Glorieuses. Pour Emmanuel Macron, qui en a fait un objectif avoué, atteindre un taux de 5 % serait une réussite politique indéniable.

Or, si cette limite de 5% correspond à celle de l’OIT, elle est en réalité théorique et ne s’applique pas de la même manière à tous les Etats. Elle représente plutôt un ordre d’idées vers lequel les économies devraient tendre. De plus, dans certains pays, la proportion de chômeurs considérés comme correspondant au plein emploi est plus faible : souvent entre 3 et 4 %.

C’est par exemple le cas aux Pays-Bas, mais aussi aux Etats-Unis : la première puissance mondiale estime habituellement (sauf en pleine crise sanitaire) entre 3 et 4 % le niveau de chômage correspondant au plein emploi chez les Américains. .

Pourquoi est-ce différent en France ? Un taux de 3 % semble presque utopique en France, car les frictions du marché du travail sont plus importantes. Le « chômage frictionnel » est particulièrement difficile à réduire pour des raisons structurelles, notamment en raison d’un manque de flexibilité.

4. Quels seraient les avantages d’une telle situation ?

« Pour un Etat, les avantages du plein emploi sont assez évidents. C’est un cercle vertueux : cela signifie que presque tous les actifs perçoivent un salaire. Cela soutient la consommation, donc une augmentation potentielle de l’activité des entreprises qui ont alors besoin d’embaucher », résume Géraldine Rieucau.

Le plein emploi est donc censé créer de la richesse pour le pays, mais aussi une plus grande compétitivité par rapport à ses concurrents. Le cas des États-Unis est souvent cité, où le taux de chômage oscille généralement entre 3 et 4 % selon les mois.

5. Combien d’emplois encore pour y arriver en France ?

Pour la France, le taux de chômage devrait alors atteindre 5 %, soit une baisse de plus de deux points. En nombre de travailleurs, cela équivaudrait à environ 800 000 emplois supplémentaires.

Il faut monter à « 1,3 million si on veut qu’atteindre 5% de chômage s’accompagne d’une réduction de ce qu’on appelle parfois le halo du chômage et ainsi aller encore plus loin dans la réalité du plein emploi », a reconnu le ministre du Travail Olivier Dussopt. cette semaine.

6. Quels sont les principaux obstacles au plein emploi ?

Si le chômage baisse de manière quasi continue en France depuis fin 2020, le combat n’est pas forcément gagné. « On voit bien qu’il y a encore des obstacles », souligne Géraldine Rieucau. Tout d’abord, dans certains secteurs comme la restauration, il y a pénurie de main-d’œuvre en raison d’horaires et de conditions de travail difficiles. Vient ensuite la question de la rémunération, parfois trop faible comme dans la fonction publique, qui fait que certaines offres ne trouvent pas preneurs. Enfin, il n’est pas toujours facile pour les travailleurs d’être géographiquement mobiles pour trouver ou changer d’emploi. »

A cela s’ajoute la question de la formation des travailleurs, s’ils veulent changer de métier par exemple, ou encore le problème de l’âge. De plus, il est difficile pour les seniors de trouver un emploi passé un certain âge, même s’ils le souhaitent : les entreprises françaises sont particulièrement réticentes à recruter des seniors.

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