Avec l’accord de Schwerin, conclu en 2002, la France et l’Allemagne ont instauré une coopération dans le domaine du renseignement spatial. Ainsi, la partie française devait fournir à l’Allemagne des images prises par sa composante spatiale optique (Helios, puis CSO) en échange de données collectées par la constellation allemande de cinq satellites de reconnaissance radar à synthèse d’ouverture. Un accord similaire avait été conclu entre Paris et Rome, avec le système COSMO-Skymed.
« Ce système a permis à chaque pays de se spécialiser et d’éviter de dupliquer des moyens, la France fournissant les images optiques, l’Allemagne et l’Italie les images radar », avait expliqué Jean-Yves le Drian, alors ministre des Armées, lors d’une visite du site toulousain d’Airbus Defence & Space en juillet 2015.
Mais en 2017, Berlin a mis un frein à ce contrat en décidant de commander deux satellites d’observation optique à très haute résolution au groupe allemand OHB. Et ce après avoir accepté d’investir 210 millions d’euros dans le programme français CSO (Optical Space Component), en échange de la gestion du projet européen de drone MALE (Medium Altitude Long Endurance).
« Un équilibre fondé sur une dépendance mutuelle avait été instauré, que le gouvernement allemand vient désormais de rompre unilatéralement en autorisant le BND (le renseignement extérieur allemand, ndlr) à développer un système d’imagerie optique autonome. Il en résulte une asymétrie franco-allemande, puisque la France se retrouve de facto dans une situation de dépendance vis-à-vis de son partenaire allemand, en matière d’imagerie radar », a ensuite déploré la Délégation parlementaire au renseignement dans son rapport d’activité 2019-20.
Sauf que les capacités d’imagerie radar de l’Allemagne sont actuellement en très mauvaise posture. En décembre dernier, un lanceur Falcon 9 de SpaceX avait décollé de la base aérienne de Vandenberg (Californie) pour mettre en orbite deux des trois satellites d’imagerie radar du programme SARah, lancés en 2013 par la Bundeswehr pour remplacer la constellation SAR-LUPE. Le coût avait été estimé à environ 800 millions d’euros à l’époque.
Pourtant, plus de six mois après leur lancement, ces deux satellites SARah, censés avoir une durée de vie de dix ans, ne sont toujours pas opérationnels… Et il n’est pas certain qu’ils le soient un jour. La cause ? Des « problèmes techniques » qui font que les mâts d’antennes avec leurs capteurs radar ne peuvent pas être déployés. Les ingénieurs ont imaginé plusieurs solutions pour y remédier, comme la réinitialisation du logiciel de vol et plusieurs manœuvres pour déplier les antennes récalcitrantes… Mais aucune n’a fonctionné.
Selon l’hebdomadaire Der Spiegel, le déploiement des antennes de ces deux satellites, construits par OHB-System, n’a pas été testé au sol… Et tant qu’ils ne seront pas opérationnels, le constructeur en conservera la propriété. Bref, la Bundeswehr n’aura pas à les payer…
Le premier satellite du programme, SARah 1, a été lancé en juin 2022. Construit par Airbus, il est équipé d’une antenne radar à réseau phasé active. Il est actuellement en service. Les deux autres, SARah 2 et SARah 3, sont équipés de réflecteurs radar passifs à synthèse d’ouverture. Une telle capacité permet de prendre des images quelles que soient les conditions météorologiques.
Photo : OHB
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