Six mois après l’effondrement du pont de Baltimore, les États-Unis poursuivent en justice le propriétaire et le gestionnaire singapourien d’un porte-conteneurs
Six mois après l’effondrement du pont routier Francis Scott Key à Baltimore, les autorités américaines ont engagé mercredi 18 septembre une action en justice contre les entreprises singapouriennes propriétaires et gestionnaires du porte-conteneurs qui s’y est encastré. « Cette tragédie aurait pu être évitée »réclament les États-Unis, qui réclament plus de 100 millions de dollars (près de 90 millions d’euros) de dédommagement.
Le 26 mars, le porte-conteneurs Dali, qui quittait le port de Baltimore, a subi plusieurs pannes électriques et s’est écrasé sur le pont Francis Scott Key, qui s’est effondré comme un château de cartes. Il a fallu plus de deux mois de travaux pour rétablir le trafic maritime normal dans le port.
La plainte déposée mercredi par le ministère de la Justice contre les sociétés Grace Ocean et Synergy Marine, respectivement propriétaire et gestionnaire du navire, vise à récupérer les dépenses engagées par le gouvernement fédéral dans ces opérations. « Avec ce procès civil, le ministère de la Justice cherche à transférer les coûts du nettoyage du canal et de la réouverture du port de Baltimore aux entreprises qui ont causé l’accident, et non aux contribuables américains. »Le ministre Merrick Garland l’a expliqué dans un communiqué.
« Cet accident a été causé par la négligence grave de Grace Ocean et de Synergy, qui ont choisi de manière imprudente d’envoyer un navire inapte à la navigation dans une voie de navigation cruciale tout en ignorant les risques pour les vies américaines et les infrastructures nationales. »« Nous avons besoin d’une solution pour protéger les intérêts de nos clients », a également déclaré Chetan Patil, un haut responsable du ministère, cité dans le texte. Cette plainte vise également à contester la demande déposée en avril par les deux sociétés singapouriennes devant la justice américaine de limiter leur exposition à un maximum de 43,67 millions de dollars.
Six ouvriers qui réparaient le pont, tous des immigrés latino-américains, sont morts. Leurs familles ont annoncé leur intention de porter plainte. Quant au coût de la reconstruction du pont, comme il s’agit d’une propriété de l’État du Maryland, il appartiendra aux autorités de l’État de demander une indemnisation devant les tribunaux, a indiqué le ministère.