« Je n’ai pas encore atteint le cap. » Didier Cabirol a encore jusqu’à cet été pour se faire à l’idée qu’il va quitter « (son) bébé ». Le patron de Monsieur Meuble, un magasin de 2000 m² situé dans le quartier des Gardes à Boé (à côté d’Action, près de Décathlon), a décidé de tourner une page de sa vie et d’arrêter…
« Je n’ai pas encore atteint le cap. » Didier Cabirol a encore jusqu’à cet été pour se faire à l’idée qu’il va quitter « (son) bébé ». Le patron de Monsieur Meuble, un magasin de 2000 m² situé dans le quartier des Gardes à Boé (à côté d’Action, près de Décathlon), a décidé de tourner une page de sa vie et d’arrêter une activité à laquelle il consacre son temps. plus clair à son époque. Comme on dit : Didier Cabirol fait valoir ses droits à la retraite.
Un petit séisme dans le paysage commercial agenais puisque Monsieur Meuble s’est installé il y a un demi-siècle sur la commune de Jasmin avant que le fils de Christian Cabirol, menuisier bien connu à Agen, n’en prenne la direction en 1989. « Arrêter une activité, c’est souvent bien plus chargé en émotions que son lancement », confie Didier Cabirol. Lorsqu’on démarre une entreprise, on est le plus souvent dans l’euphorie. Là, c’est plus dur psychologiquement, il y a le vertige après une vie professionnelle intense. L’activité n’a pas de problèmes économiques, il y a simplement l’envie de se consacrer plus de temps à soi après trente-cinq ans de travail six jours par semaine.
Le compte à rebours sera en effet lancé ce jeudi 11 avril avec l’ouverture de la période de liquidation des stocks à prix cassés.
On remontera le temps avant cela jusqu’au milieu des années 1970, il y a cinquante ans, lorsque l’enseigne Monsieur Meuble (un réseau coopératif comme Leclerc ou Intersport) s’installait boulevard de la Liberté. Quelques années plus tard, c’est feu Bernard Courtais qui en fait l’acquisition. Celui qui n’était pas encore président du tribunal de commerce décide de changer de marque avant d’en reprendre la direction en 1989 et d’en confier la direction à Didier Cabirol. Il y a donc trente-cinq ans. « J’étais chef de secteur chez Castorama lorsque le magasin était avenue Jean-Jaurès », se souvient-il. À l’époque, les mutations étaient très violentes et se produisaient quasiment du jour au lendemain. J’étais sur le point d’être transféré lorsque Bernard Courtais est venu me chercher. C’était un bon moment. »
40 000 familles équipées
Pas de transfert à l’autre bout de la France, mais un déménagement à Bon-Encontre, face à l’Intermarché, où s’installe Monsieur Meuble. Il y resta dix-sept ans. Entre-temps, en 2000 plus précisément, l’Agenais s’endette et rachète le magasin. En 2006, Didier Cabirol estime que la proximité du futur périphérique est un gage de survie pour son entreprise et fait construire le bâtiment qu’il occupe encore quelques mois.
Le temps de vider le magasin en écoulant le stock et de profiter, aux côtés de ses cinq salariés, de ce métier qui le passionnait. « Vendre une chambre, un salon ou un meuble, c’est entrer dans la vie privée des gens. Nous sommes des artisans de la décoration d’intérieur. Ça prend du temps. Nous ne fabriquons pas de consommables, mais des produits durables chez nous. Il y a des gens qui garderont toute leur vie ce qu’on vend. C’est un métier extraordinaire. J’ai aussi fait les comptes : sur toutes ces années nous avons équipé 40 000 familles. »
Didier Cabirol est en contact avec des acheteurs dont certains pourraient perpétuer cette histoire.
