six associations portent plainte contre Marion Maréchal pour injure transphobe envers Karla Sofia Gascon
Six associations de défense des droits LGBTQIA+ ont annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) avoir porté plainte, lundi 27 mai, pour « insulte transphobe » contre Marion Maréchal, tête de liste européenne de Reconquête !, en raison de ses propos visant l’actrice transgenre primée à Cannes, Karla Sofia Gascon. Cette actrice espagnole a reçu, avec les Américaines Selena Gomez et Zoe Saldana ainsi que la Mexicaine Adriana Paz, un prix commun d’actrice samedi au soixante-dix-septième Festival de Cannes pour le film Émilie Pérezdu réalisateur Jacques Audiard.
En réaction, Marion Maréchal a écrit dimanche matin sur le réseau social X : » C’est donc un homme qui reçoit le prix de… l’interprétation féminine à Cannes. Le progrès de la gauche est l’effacement des femmes et des mères. » Lundi matin, la tête de liste Reconquête ! a réitéré ses propos, estimant qu’ils n’étaient pas « transphobe » mais « juste la vérité ».
Dans un communiqué commun transmis à l’AFP, les associations Mousse, Stop Homophobie, Familles LGBT, Adheos, Quazar et Fédération LBGTI+ ont annoncé avoir déposé plainte lundi à Paris pour « insulte fondée sur l’identité de genre ».
Selon Etienne Deshoulières, avocat de l’association, « Les propos de Marion Maréchal nient l’existence même des personnes transgenres, ainsi que les violences et les discriminations dont ces personnes sont victimes au quotidien ».
« Discrimination, discours de haine, violence »
Karla Sofia Gascon, 52 ans, joue le rôle titre, un baron de la drogue mexicain impitoyable, qui décide de faire la transition et de devenir une femme. Elle est la première femme trans à remporter ce prix à Cannes. L’actrice a changé de sexe à 46 ans. Elle a dédié son prix à « toutes les personnes trans qui souffrent ».
Les associations rappellent que« En France, 85% des personnes transgenres ont déjà été victimes de discriminations, de discours de haine ou de violences physiques ou verbales ».
En 2023, 2.870 crimes ou délits (agressions, menaces, harcèlement…) contre les lesbiennes, gays, personnes bi et trans ont été recensés, soit un bond de 19% par rapport à 2022, année déjà marquée par une hausse de 13%, selon à une étude du service statistique du ministère de l’Intérieur publiée mi-mai.