D’après un article de New York TimesDe hauts responsables américains estiment que Yahya Sinwar, le chef du Hamas, a considérablement durci ses positions ces dernières semaines, après près d’un an de conflit à Gaza. Les services de renseignement américains estiment que Sinwar, convaincu qu’il ne survivra pas à cette guerre, cherche à entraîner Israël dans un conflit régional plus vaste.
Cette approche intransigeante de Sinwar complique sérieusement les négociations pour la libération des otages, analyse l’article. Des sources américaines suggèrent que le Hamas n’a aucune intention de parvenir à un accord avec Israël. De son côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté plusieurs propositions et ajouté des conditions qui ont entravé les pourparlers, rappelle-t-on.
Selon les sources citées, Sinwar compte sur le fait qu’un conflit plus large obligerait Israël à réduire ses opérations à Gaza. Mais, analyse le journal, l’extension des combats dans la région n’a pas vraiment profité au Hamas jusqu’à présent. Le Hezbollah n’a pas ouvert de front majeur contre Israël et l’armée israélienne a réussi à détruire environ la moitié de son arsenal. Quant à l’Iran, sa récente salve de missiles vers Israël, en représailles à l’élimination du leader du Hezbollah Hassan Nasrallah, a été largement interceptée et n’a pas causé de dégâts importants.
Actuellement isolé et caché à Gaza, Sinwar aurait des communications limitées avec son organisation. Alors que des sources israéliennes ont affirmé ces dernières semaines qu’il n’était peut-être plus en vie, les Américains pensent le contraire et estiment qu’il continue de prendre des décisions cruciales pour le Hamas. En août, les forces israéliennes se sont approchées de l’emplacement présumé et le ministre de la Défense Yoav Gallant a cité des preuves de sa présence dans les tunnels sous Rafah.
La stratégie de Sinwar pourrait porter ses fruits à long terme si les affrontements entre Israël et le Hezbollah s’intensifient. Les responsables américains restent attentifs à une éventuelle escalade du conflit entre l’Iran et Israël, tout en estimant que Téhéran ne souhaite pas s’engager dans une guerre totale avec l’État hébreu.