En exclusivité sur RMC SPORT. Avant son deuxième tour des qualifications à l’US Open prévu ce mercredi (17h), Lucas Pouille réagit à la décision de l’ITIA (International Tennis Integrity Agency) d’innocenter Jannick Sinner, numéro 1 mondial, après ses deux contrôles antidopage positifs au clostebol en mars dernier. Entre incompréhension et déception.
Lucas Pouille, tu as posté un message sur X qui a été remarqué « Peut-être qu’il faudrait arrêter de nous prendre pour des imbéciles » au moment de l’annonce du blanchiment de Jannick Sinner après ses deux contrôles antidopage positifs au clostebol. Qu’as-tu ressenti en apprenant la nouvelle ?
Je pense que nous ne sommes pas tous dans le même bateau. Je pense à des joueurs comme Mickaël Ymer, qui a été suspendu presque deux ans pour trois non-présentations alors qu’il n’a jamais été pris pour aucune substance et là, on a un joueur numéro 1 mondial qui a été pris d’une manière très étrange. Je voyage avec un kiné depuis plus de dix ans, à chaque fois avant de me faire un massage et après l’avoir fait, il se lave les mains. Je trouve aussi étrange que ça ne sorte que maintenant et pas au moment
Jannick Sinner aurait-il dû être suspendu ?
À partir du moment où tu as été testé positif, tu dois le prendre comme tout le monde, tu dois être suspendu. Je le répète, mais évidemment, nous ne sommes pas tous dans le même bateau. En 2019, il y a eu le joueur chilien Nicolas Jarry qui a été testé positif. On lui a donné deux ans, réduits à onze mois, parce qu’il disait qu’il ne l’avait pas fait exprès, qu’il y avait des circonstances atténuantes, mais il a pris son année. Maintenant, comme par magie, il ne prend pas les points d’Indian Wells, il ne prend pas son argent, il prend une amende mais il peut continuer à jouer. C’est surprenant ! S’il est blanchi, pourquoi lui retirer des points et lui mettre une amende… c’est étrange, non ?
Les explications et justifications vous semblent-elles compréhensibles ?
J’ai surtout l’impression qu’on nous prend pour des imbéciles. Entre la pilule qui tombe dans les pâtes et cette transmission d’un produit aussi dopant que celui-là. On parle de stéroïdes à travers un spray qu’on met sur une plaie. Quand j’ai une plaie, je vais acheter du mercurochrome et un désinfectant standard, et c’est tout.
Cette décision ternit-elle l’image du tennis ?
Quand on veut se faire passer pour un sportif irréprochable, on n’annonce pas six mois plus tard que son numéro 1 mondial et vainqueur du premier Grand Chelem de l’année a été contrôlé positif à une substance.
Jannick Siner sera-t-il désormais vu différemment sur le circuit ?
Il y aura toujours du doute…