Simone Biles privée d’or à la poutre et au sol
Depuis le début des finales de gymnastique artistique féminine, lundi 29 juillet, un seul hymne avait été joué lors de la cérémonie de remise des médailles : La bannière étoilée. Trois fois. Collectivement pour le concours général par équipes, et en l’honneur de la superstar Simone Biles pour l’individuel et le saut de cheval. Lundi 5 août, cette hégémonie a pris fin à l’épreuve de la poutre.
A la surprise générale, le drapeau américain était même absent pour une levée de drapeau dominée par le vert-blanc-rouge italien. Alice D’Amato, 21 ans, a volé un peu la vedette à Simone Biles qu’elle avait monopolisée pour décrocher sa première médaille d’or olympique, qui est aussi la première de son pays en gymnastique féminine. Extrêmement tendue lors de l’annonce des résultats, la Génoise a finalement pu se laisser aller à un élan de joie et de larmes.
Son score (14,366 points) n’était pas exceptionnel, mais elle a bénéficié d’une chute de sa rivale américaine – « un petit coup de chance »Selon D’Amato – , elle a été pénalisée d’une décevante note de 13,100. Le temps de remise des prix a été interminable, et le visage de Simone Biles a pris des expressions qu’elle n’avait plus vues depuis son arrivée à Paris, boudeuse et agacée, avant de secouer la tête de mécontentement. Elle a terminé à une inhabituelle cinquième place, après avoir gagné trois fois de suite à ces Jeux olympiques.
Sur un nuage
A l’annonce de la victoire, la déception fut grande dans le camp américain. En effet, depuis les Jeux de Sydney en 2000, cette nation n’avait pas manqué un podium à la poutre. Cela contrastait avec le sourire qui illuminait le visage de la Chinoise Zhou Yaqin, faisant le signe « II » avec ses doigts. La gymnaste chuta également, mais le degré de difficulté de son exercice, le plus élevé parmi les huit finalistes, fut tel que les juges lui accordèrent 14,100 points, ce qui lui suffisait pour l’argent.
A 17 ans, la Napolitaine Manila Esposito, qui avait brillé en mai en décrochant quatre médailles d’or aux Championnats d’Europe de Rimini (Emilie-Romagne), largement dominés par son pays, complète le podium pour son premier trophée olympique. Sortie d’une longue torpeur puisqu’elle n’avait plus été récompensée depuis les Jeux olympiques d’Amsterdam en 1928, la gymnastique féminine italienne est sur un petit nuage depuis la médaille d’argent décrochée au concours général par équipes le 30 juillet. Avec de jeunes athlètes – la moyenne d’âge est de 19 ans – dont la progression est spectaculaire, l’avenir s’annonce radieux.
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