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Silence pesant, loge vide… L’Arena Bercy, nouveau Roland-Garros ?

De notre envoyé spécial sur le court Philippe Chatrier ou à Bercy Arena, il ne sait plus trop,

Après une première semaine euphorique, le soufflé retombe déjà sur ces Jeux olympiques de Paris 2024. L’absence de médailles françaises, des épreuves moins inspirées – n’en déplaise à la lutte, mais on préfère quand même la natation –, la lassitude des interrupteurs sur FranceTV pèsent enfin sur l’effet « magie des Jeux ». Même nos stades, autrefois tant vantés pour leur ambiance électrique ou leur beauté sans nom (oui la plage de la tour Eiffel, on parle encore de vous), commencent à subir quelques critiques. Une en particulier : l’Arena de Bercy.

Hier, les images de tribunes vides lors des quarts de finale de basket, qu’il s’agisse de France-Canada ou pire encore Australie-Serbie, n’ont pas manqué de provoquer une réaction du public à la télévision et de ternir l’image des « Jeux comme succès populaire ». Même chose cet après-midi, où tout un pan de l’Arena Bercy était vide lors de la victoire des Bleues contre l’Allemagne. « C’est frustrant », avoue Léo, un supporter qui avait commencé à suivre le basket à Lille. « Là-bas, les places étaient moins chères, donc le stade était plein. Maintenant, on retombe dans le cliché du sport à Paris : des tribunes vides et des sièges réservés aux influenceurs plutôt qu’aux fans. »

Le facteur prix

Premier reproche : le prix des places. 240 euros pour le quart de finale cet après-midi en catégorie A, 175 euros pour la catégorie B avec une vue franchement pas terrible pour le prix (devant un des paniers donc avec une mauvaise vue du jeu ou très haut). Cela rend le match cher, d’autant qu’au moment des ventes, il était impossible de savoir quelle équipe allait s’affronter.

Autre explication : des places réservées qui ne trouvent pas preneur. Une célèbre marque nous raconte : « On a reçu des places partenaires, qu’on a proposées aux salariés. Seuls deux les ont prises. C’est les vacances d’août, certains horaires – notamment 14h30 ou même 18h – cadrent avec le travail. » Et puis, tout simplement, « le basket n’intéresse pas tout le monde. » Problème : « C’est illégal de revendre des places partenaires. Si personne n’en veut, on ne peut rien en faire. Ça fait une chaise vide. »

Mauvais codes

Les sièges VIP, réservés aux stars, sont aussi une autre explication à ces rangées solitaires. Les célébrités ne vont pas assister à tous les matchs et compromettre leur journée. Exemple typique hier soir, où les loges VIP étaient pleines pour la dream team américaine de basket-ball, dont Snoop Dogg et Léon Marchand, mais bien vides pour les matchs précédents.

Une foule au petit oignon triée au porte-monnaie qui a parfois les mauvais codes et qui, croyant faire le bon choix, peut se transformer en ambiance de cathédrale un peu pesante. Le silence de la finale de gymnastique a été dénoncé par la reine Simone Biles elle-même. Elle y voit une cause des multiples chutes des gymnastes à la poutre. De nombreux spectateurs, reprenant les codes du tennis, ont demandé au reste du public de se taire « par respect pour les athlètes ». Sauf que la gymnastique n’est pas du tennis – oui ! Et les ambiances sont normalement plutôt festives, joyeuses et bruyantes.

Bercy sauvé par son prestige ?

« A chaque fois que les coéquipières les encourageaient et qu’il y avait du monde, on entendait des chuts… On disait non, la poutre n’était pas comme ça. En plus, ne pas avoir de musique et tout ça, c’était un peu compliqué », a dénoncé Cécile Landi, l’entraîneur français de Simone Biles.

Heureusement, les pauvres gens qui ont pu acheter une bonne place en hypothéquant leur maison ou qui ont été relégués dans les tribunes les plus hautes suffisent généralement à créer une très bonne ambiance. N’attribuons pas à l’Arena de Bercy des défauts qu’elle n’a pas, et entre les Marseillaises, les Ola et les applaudissements, elle vibre quand même bien. Sauf la finale de gymnastique, donc.

Une ambiance et un prestige de la salle qui gomment ces défauts… exactement comme à Roland-Garros, remarquez. Les basketteurs victorieux n’ont pas dit autre chose cet après-midi : « Pour nous, c’est un rêve et une chance de jouer à Bercy, a indiqué Romane Bernies. On ne remarque pas les sièges vides, on se concentre sur les spectateurs présents. »

Même sentiment chez la capitaine Sarah Michel Boury : « Notre objectif était de faire monter le public à bord, et nous l’avons fait. Et on peut dire qu’il y a eu un sacré boucan ! » Bercy a beau être Roland-Garros, tant qu’on y gagne l’or, on peut vivre tranquillement avec deux ou trois rangées vides.

Cammile Bussière

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