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silence des autorités après l’assassinat d’un touriste suisse – Libération

silence des autorités après l’assassinat d’un touriste suisse – Libération
Depuis plus de dix jours, rien ne filtre sur l’assassinat d’un ressortissant suisse dans le sud-est de l’Algérie. « Libération » a néanmoins obtenu la confirmation de ce meurtre.

Selon nos informations, une touriste suisse a été assassinée il y a dix jours alors qu’elle se trouvait avec quatre autres personnes en vacances à Djanet, dans le sud-est de l’Algérie. Vendredi 11 octobre, elle était attablée à la terrasse du café Skaner, en centre-ville, juste à côté de l’Onat, l’office de tourisme de Djanet. Cette oasis, située à 2 300 kilomètres au sud d’Alger, est considérée comme l’une des « joyaux touristiques de l’Algérie », selon la presse algérienne. Mais ce 11 octobre, en quelques minutes, la nature insouciante qu’offre ce cadre idyllique a été bouleversée.

Le touriste suisse, dont l’identité n’a pas été dévoilée, aurait été agressé et sauvagement découpé par un homme armé d’une arme blanche. « Elle a été évacuée vers l’hôpital Djanet où elle a perdu beaucoup de sang, les médecins n’ont pas pu la sauver », explique une source, en contact étroit avec les personnes sur place. Deux hommes auraient été arrêtés. L’un d’eux, arrêté par la population elle-même. « Ce sont deux gars du nord du pays, venus ici pendant six mois et habillés en Touareg. Sans savoir s’il s’agit d’un acte isolé ou revendiqué », croit la même source. Ce qui ajoute : « Pour le moment, c’est complètement étouffé. Rien ne sort, même sur les réseaux sociaux. Sur place, le mot d’ordre est silence radio. Tout le monde s’y conforme. »

« Nous ne communiquons pas activement »

Contacté par Libérer Lundi 21 octobre, le ministère suisse des Affaires étrangères a confirmé pour la première fois « ayant pris connaissance de la mort violente d’un citoyen suisse le 11 octobre dans le sud-est de l’Algérie ». Et a expliqué qu’elle prenait en charge le groupe de quatre personnes qui l’accompagnaient, évacué depuis vers la Suisse, tout en ajoutant que« aucune autre information ne sera donnée ».

Il reste surprenant qu’en 2024, un assassinat aussi violent dans une région touristique n’ait été signalé nulle part depuis dix jours. Et notamment par les autorités algériennes. Il est vrai que ce meurtre peut réveiller de mauvais souvenirs des années de plomb, dans un pays qui compte désormais sur le tourisme pour relancer son économie.

Enquête ouverte

L’Algérie a accueilli 3,3 millions de touristes en 2023, dont 2,2 millions d’étrangers, et 800 000 visiteurs étrangers sur le seul premier trimestre 2024. La délivrance de visas, pour la première fois dans l’histoire récente du pays, a été largement réduite. Et l’Office National du Tourisme continue de promouvoir « destination Algérie », qui a déjà récolté 1,6 million de dollars en 2023. Or, c’est justement à deux pas de l’antenne locale de cette organisation que le touriste suisse a été assassiné à Djanet.

Cette oasis qui jouxte le parc national du Tassili n’Ajjer, classé au patrimoine de l’UNESCO, constitue l’une des destinations les plus prisées des touristes étrangers mais aussi algériens. Longtemps zone interdite, comme tout le sud de l’Algérie, en raison de l’insécurité, cette région aux paysages à couper le souffle, alternant déserts et rochers gigantesques semblables à des statues de pierre, s’est ouverte très récemment au tourisme, en 2022. Cette année-là, avec l’inauguration d’un Liaison directe Paris-Djanet, cette destination a déjà attiré près de 3 000 touristes. Elle accueille désormais au moins 150 touristes par semaine. « Nous sommes venus à Djanet une fois et nous souhaitons y retourner. » souligne un touriste dans une vidéo YouTube. Évoquant « un pays sûr et un peuple hospitalier ». Depuis l’assassinat du touriste suisse, la sécurité a été renforcée, notamment aux postes de contrôle militaires. Une enquête aurait également été ouverte.

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