Elle joue avec un mouchoir entre ses doigts et le déchire petit à petit. Elle s’interrompt parfois, étouffée par de grosses larmes. Puis elle continue, courageusement. Devant la cour d’assises qui juge son beau-père, Sophie (ce n’est pas son vrai nom) raconte d’une voix toute douce l’horrible litanie des sévices que lui a infligés l’accusé. « Cinq années de torture dont je ne pouvais pas parler tout de suite », murmure-t-elle.
« Il y avait une liste de tortures avec des récompenses »
Elle n’est qu’une petite fille lorsque Pierre Niboulies, le nouveau compagnon de sa mère, vient vivre chez elle dans le Forez. « Mon père était malade, ma mère travaillait tard le soir. Il s’est créé un rôle de beau-père idéal. Le piège se referme, l’inimaginable se produit. « J’avais 14 ans, il m’a violée. Pour moi, je n’étais plus rien. J’avais perdu ma valeur. Je suis mort ce jour-là. Le pire est encore à venir. « Au fil des années, plus il m’imposait des pratiques sexuelles violentes…
