Si Trump et Harris sont à égalité aux élections présidentielles américaines, que se passera-t-il ?
ELIJAH NOUVELAGE, GEOFF ROBINS / AFP
Si Trump et Harris étaient à égalité lors de l’élection présidentielle américaine, que se passerait-il ?
ÉTATS-UNIS – Une élection très incertaine. A 10 jours de l’élection présidentielle américaine, mercredi 5 novembre, les sondages donnent le fil à retordre à Kamala Harris et Donald Trump. Ceci malgré le fait que certaines enquêtes dans des États clés semblent montrer une légère avance – toujours dans la marge d’erreur – en faveur du républicain. Ces estimations très serrées amènent à s’interroger sur la possibilité d’une éventuelle égalité entre les grands électeurs à l’issue du scrutin.
Pour remporter l’élection, l’un des candidats doit obtenir la majorité absolue des électeurs, soit 270 sur 538. Dans le cas où les deux candidats obtiendraient chacun 269 voix, la situation se compliquerait. Selon les prévisions du site de statistiques 538 relayées par Actualités ABCil y a une chance sur 300 que cela se produise. Dans une campagne marquée par des revirements incroyables, il n’est donc pas impossible que l’égalité survenue en 1800 entre Thomas Jefferson et Aaron Burr puisse se reproduire.
Qui départage les deux candidats en cas d’égalité ?
Pour parvenir à un tel résultat, il faudrait par exemple que Kamala Harris remporte le Wisconsin, le Michigan, l’Arizona et le Nevada, ainsi qu’un seul vote électoral au Nebraska. Si, dans le même temps, elle perd la Pennsylvanie et la Géorgie, il y aura égalité. Le site spécialisé 270towin recense plusieurs scénarios pouvant conduire à une égalité.
Quelle serait alors la procédure à suivre pour départager les deux adversaires ? Suite à l’élection de 1800, le 12e amendement est adopté : si aucun candidat n’obtient la majorité des voix du collège électoral, la nouvelle Chambre des représentants, qui prêtera serment le 3 janvier, choisira le président et le Sénat le vice-président.
Mais les modalités de vote ne sont pas habituelles. Pour l’élection du président en cas d’égalité, chaque État dispose d’une délégation (regroupant tous les représentants de cet État) qui peut donner une seule voix. C’est le parti majoritaire au sein de cette délégation qui détermine à qui reviendra son vote et le candidat qui obtient 26 victoires. » Le choix du président serait donc déterminé non pas par le parti qui détient la majorité à la Chambre, mais par celui qui compte le plus d’élus dans le plus grand nombre d’États. « , résumé Radio-Canada.
L’égalité, un scénario précaire pour Kamala Harris
Un tel vote ne serait pas favorable à Kamala Harris. Selon Actualités ABCles Républicains sont désormais en mesure de faire basculer au moins une délégation d’État en leur faveur après le 5 novembre, et peut-être davantage. « Les démocrates n’ont aucune chance de remporter 26 délégations dans un contexte politique où l’élection présidentielle se termine par une égalité de 269 voix contre 269 au Collège électoral. », conclut la chaîne.
Et les Républicains le savent très bien. C’est pourquoi ils ont tenté pendant des mois – et lors des élections précédentes – de changer le mode de vote dans l’État du Nebraska. En effet, alors que tous les États suivent le modèle de « le gagnant remporte tout » (le vainqueur remporte tout) – le candidat arrivé en tête dans un État remporte tous les électeurs de cet État – le Maine et le Nebraska ne fonctionnent pas de la même manière.
Ils ont intégré un élément proportionnel dans la répartition des électeurs dans chaque camp. Ainsi, ils attribuent deux voix électorales au vainqueur de l’État et une au vainqueur de chaque circonscription. Or, dans cet Etat farouchement conservateur, la deuxième circonscription où se situe Omaha a été remportée par les démocrates en 2008 et 2020. Il y avait alors quatre électeurs républicains et… un démocrate. Donald Trump et les Républicains ont tenté au printemps de faire voter pour que cet État revienne au même système de vote que les autres et passe entièrement au « rouge « .
Omaha, peut-être la clé de l’élection
Ces votes électoraux individuels dans le Maine et le Nebraska seraient donc extrêmement importants en cas d’égalité. Selon les sondages, la victoire la plus probable de Kamala Harris se situe dans les trois États clés de la Rust Belt : la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin.
Si elle perd dans les quatre Etats clés de la Sun Belt (Nevada, Arizona, Géorgie et Caroline du Nord) et si les deux candidats l’emportent dans les Etats où leur victoire est prévisible, elle récoltera 269 voix électorales, contre 268 pour son adversaire. Et c’est dans ce scénario qu’Omaha devient crucial : son électeur, s’il est bleu, permettrait à Kamala Harris de franchir de peu le seuil des 270 grands électeurs.
Mais à l’inverse, si Trump remportait finalement la deuxième circonscription du Nebraska (ou s’il avait réussi à obtenir les cinq grands électeurs en modifiant le mode de vote à sa guise), les deux candidats se retrouveraient alors à égalité avec 269 grands électeurs. électeurs chacun. Et Kamala Harris serait alors désavantagée.
C’est pourquoi le Nebraska et sa deuxième circonscription seront scrutés de très près lors de l’élection. Les démocrates regrettent également que l’habitant le plus riche de la ville, le financier Warren Buffett, se soit éloigné de la politique. En 2016, « L’Oracle d’Omaha » a soutenu Hillary Clinton contre Donald Trump.
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