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« Si rien ne change, des pans entiers de paysages viticoles finiront par devenir des friches »

L’alerte sur le déclin de la production viticole vient désormais d’Alsace : pour Serge Fleischer, président de l’interprofession, la filière joue sa pérennité. Elle doit retrouver un soutien politique et diffuser un message clair pour mieux promouvoir ses vins.

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Au lendemain de l’assemblée générale de l’Association des vignerons d’Alsace (AVA) qui avait donné le ton (en annonçant une réduction de la production face à des ventes en baisse), l’inauguration de la foire aux vins de Colmar, vendredi 26 juillet, a été l’occasion pour Serge Fleischer, le président du Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace (CIVA), d’enfoncer le clou devant un parterre de représentants du gouvernement, d’élus et de professionnels.

« Nos métiers et nos activités sont menacés et attaqués de toutes parts. Les contraintes réglementaires et les normes qui s’accumulent sont trop nombreuses. Si rien ne change, des pans entiers de paysages viticoles finiront par devenir des friches. Que serait l’Alsace sans son vignoble ? À travers des messages anxiogènes, l’inconscient collectif s’adapte. » analyse-t-il. Et la consommation est en baisse. Les vins d’Alsace ont ainsi chuté de 8% en volume sur cinq ans.

La foire aux vins a perdu son ADN

La filière mise sur des projets structurants comme sa présence à l’Exposition universelle d’Osaka en 2025, la future cité des vins ou encore la Tournée des terroirs « pour renforcer son image, son attractivité, sa valeur ». L’ambition est de jouer collectivement et de diffuser un message clair. A cet égard, le soi-disant « Foire aux vins de Colmar » a des progrès à faire Serge Fleischer a regretté que cet événement estival qui attire chaque année quelque 300 000 personnes ait peu à peu perdu son ADN, à savoir le vin, au point de muter en un simple acronyme « FAVORITE » (Note de l’éditeur : prononcez « préféré ») qui n’hésite pas à mettre à l’honneur… la bière !

Pour le président de l’organisation interprofessionnelle, la foire aux vins doit « redevenir une forteresse » Les vins d’Alsace, comme elle le revendiquait lors de sa première édition il y a 75 ans. La filière elle-même n’a pas le choix. Elle doit « s’éloigner le plus rapidement possible des marchés à faible profit » et prend « la seule voie possible, celle de la meilleure valorisation ».

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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