« Si on perd, on viendra vous tabasser » : sur le front ukrainien, des soldats lancés dans une guerre sans retour

Publié le 3 juillet 2024 à 20h16 / Modifié le 3 juillet 2024 à 20h17

La chaussée disparaît sous les branches arrachées, les éclats d’obus et les gravats, puis s’effondre dans un cratère béant. Pas une âme dans les rues de Chassiv Yar. Les immeubles calcinés continuent de s’effondrer sur eux-mêmes parmi les décombres des explosions précédentes. La vie s’est réfugiée dans les entrailles de la petite ville, dans les caves où se cachent les derniers civils et où se cachent les militaires pour éviter les drones kamikazes russes qui survolent sans cesse la ville. Les explosions résonnent mais Miguel et Volodia n’y prêtent aucune attention, car ils partent en enfer, vers les positions les plus avancées face aux Russes, là où personne ne veut aller, là où on ne revient jamais indemne.

Les munitions promises par les alliés de l’Ukraine arrivent au compte-gouttes, les canons montrent des signes de fatigue, voire d’usure, et les effectifs manquent malgré une nouvelle vague de mobilisation. Les Ukrainiens, à bout de forces, cèdent peu à peu du terrain, mais ils résistent avec l’énergie du désespoir. Pour les premiers volontaires et pour une majorité de combattants, il n’est pas question de négocier des territoires avec Moscou. Ils veulent se battre jusqu’au dernier homme et libérer toute l’Ukraine pour que leurs sacrifices ne soient pas vains.