Temps de lecture : 2 minutes – Repéré sur Popular Mechanics
Vivons-nous ou non dans une simulation ? Il semble impossible de répondre avec certitude et notamment d’apporter la preuve que la réponse est non. C’est pourquoi certains scientifiques s’efforcent de travailler sur l’hypothèse selon laquelle nos existences seraient purement artificielles. Parmi eux, on retrouve Roman Yampolskiy, informaticien à l’université de Louisville (Etats-Unis), qui se pose une question cruciale relayée par Popular Mechanics.
Dans un article détaillé, ce dernier se demande si, à supposer que nous vivions tous dans une gigantesque simulation, il pourrait y avoir un moyen d’en sortir. L’idée est déjà évoquée par les sœurs Wachowski dans Matrice et ses conséquences : il s’agit d’essayer de « Voyez jusqu’où va le terrier du lapin » – en supposant que cela soit possible.
Créer un bug dans la Matrice
Pour alimenter son argumentation, Roman Yampolskiy utilise des exemples réels de hacking, cite des jeux vidéo et multiplie les divagations philosophiques sur la façon dont on pourrait tenter de communiquer avec les êtres qui supervisent la simulation dans laquelle on se trouve. Il agrémente ses pensées de plans d’évasion théorisés par d’autres penseurs, qu’on a déjà envie de tatouer sur sa poitrine afin d’incarner Michael Scofield quand l’occasion se présentera.
Ces intellectuels proposent notamment de tenter de générer un « paradoxe incalculable », qui consiste à tenter d’influencer en masse la mémoire de la simulation. Plus concrètement, cela pourrait impliquer de demander à des millions de personnes de méditer simultanément, puis de devenir soudainement très actives. L’idée est de créer littéralement un bug dans la Matrice et de voir où cela pourrait nous mener.
Relativement réaliste, l’informaticien admet dans son article qu’il existe des éléments tendant à prouver qu’il est impossible d’échapper à une simulation dont nous sommes un élément. Il note par exemple que le fait d’avoir conscience de la simulation elle-même ne semble avoir aucun impact sur l’existence – tout comme les religions, qui s’appuient toutes sur un simulateur externe, n’ont aucun effet mesurable. Même l’utilisation de machines incroyablement complexes capables de produire des résultats époustouflants, comme le Large Hadron Collider, semble n’avoir aucun impact sur aucun type de simulation.
Au fond, on peut aussi se demander s’il y a forcément un intérêt à sortir de la simulation. C’est toute la question du choix entre la pilule rouge et la pilule bleue soumis à Neo (Keanu Reeves) par Morpheus (Laurence Fishburne) chez les Wachowski. Mais Roman Yampolskiy soutient que l’accès à la réalité fondamentale pourrait augmenter notre capacité de calcul et nous donner accès à des connaissances « réelles » plutôt qu’à la physique simulée de notre univers connu. Ce qui nous rend quand même un peu curieux.