« Si les parents ont une dépendance, il ne faut pas s’étonner que les enfants en aient une.« . Quelques semaines seulement après avoir rejoint le conseil d’administration de TikTok, le patron de Free était interrogé sur l’addiction des jeunes aux réseaux sociaux. Un sujet sensible pour le milliardaire français, qui se sait attendu au tournant de cet épineux dossier au micro de France Inter.
Faut-il vraiment défendre TikTok ?
Depuis son expansion internationale, TikTok inquiet. Nous dépasserons les accusations de porte dérobée et d’espionnage politique pour nous concentrer sur l’un des arguments centraux qui animent les détracteurs du réseau social : son algorithme. Avec son scroll vertical infini, ses courtes vidéos boostées à la dopamine et ses dark patterns extrêmement efficaces, l’application est une perte de tempsce qui nous plonge dans de longues heures de consommation frénétique, et parfois incontrôlée. C’est d’autant plus vrai pour les jeunes adolescents, qui passent de plus en plus de temps sur la plateforme, au point d’en avoir fait l’une des applications les plus téléchargées au monde.
En rejoignant TikTok, Xavier Niel savait qu’il avançait dans un champ de mines. Si l’homme d’affaires français n’a pas nié le problème de l’addiction aux plateformes sociales – et plus généralement aux écrans – il a aussi pointé la responsabilité des parents dans l’équation. Il estime notamment que l’éducation est un facteur clé pour réussir l’apprentissage des réseaux sociaux, et que le manque de responsabilité dans le milieu éducatif familial est en partie responsable de ces éventuels comportements addictifs. Même si le discours est sans doute motivé par ses intérêts personnels, il est difficile de lui en vouloir.
Réguler TikTok de l’intérieur
Interrogé sur son arrivée chez Tiktok, Xavier Niel a également évoqué son envie de apporter une perspective européenne dans l’entreprise. Face aux critiques lui reprochant d’avoir rejoint l’une des firmes les plus controversées de sa génération, il estime : «C’est une société qui comptait cinq dirigeants, trois Américains et deux Chinois. (…) Cela ne me paraissait pas stupide que, pour une fois, l’Europe puisse faire valoir son point de vue, ses idées« . Encore une fois, l’idée a le mérite d’être intéressante. En rejoignant le conseil d’administration de TikTok, l’homme d’affaires espère réguler TikTok de l’intérieur, en favorisant l’accès aux contenus éducatifs. Il a également insisté sur le fait que les réseaux sociaux n’étaient pas pas intrinsèquement nocif pour les adolescents, tout en reconnaissant le rôle des algorithmes de recommandation : «Cela dépend de ce que vous regardez, cela dépend de ce que les algorithmes vous mettent sous les yeux.« . Reste à savoir comment les choses évolueront avec un Français à la tête de l’entreprise.
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