ENTRETIEN EXCLUSIF – Dans un contexte économique et politiquement tendu préoccupant, le président du Medef annonce la création d’un « front économique » pour ramener de la rationalité dans le débat. Il fixe les lignes rouges du patronat, alors que s’ouvre lundi le REF, le grand rendez-vous annuel des chefs d’entreprise.
LE FIGARO. – Comment le patronat gère-t-il la crise politique ouverte par la dissolution ?
PATRICK MARTIN. – Dans cette situation politique inédite, nous n’avons invité aucun ministre à prendre la parole au REF, notre grand rendez-vous annuel, car ils n’auraient pu faire aucune annonce. Pourtant, les présidents des deux chambres, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, l’ouvrent. C’est une grande première et un symbole fort, signe que les décisions se prendront désormais davantage à l’Assemblée nationale et au Sénat. Nous avons toujours travaillé avec le Parlement, mais nous allons désormais lui consacrer beaucoup plus de moyens, et être encore plus en contact avec les parlementaires sur leurs territoires. Dans un contexte économique préoccupant, je suis très inquiète de constater à quel point les enjeux économiques sont insuffisamment pris en compte dans le débat public. Innovation, formation, emploi, compétitivité : autant de mots qui n’ont quasiment pas de sens…
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