Nouvelles locales

« Si la tempête reste sur sa trajectoire actuelle, ce sera la pire depuis plus de 100 ans » : Milton, ouragan de catégorie maximale, menace le Mexique et la Floride

L’ouragan Milton s’est intensifié « de manière explosive » près de la péninsule du Yucatan au Mexique, avant son arrivée prévue dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 octobre, en Floride, déjà affectée par le passage destructeur d’Helen fin septembre.

L’arrivée de cet ouragan de catégorie 5 (le maximum sur l’échelle Saffir-Simpson) intervient au moment où Républicains et Démocrates continuent de se disputer sur la réponse des autorités fédérales au cataclysme provoqué par l’ouragan Hélène, qui a fait au moins 230 morts dans le pays. au sud-est des États-Unis.

« Si la tempête reste sur sa trajectoire actuelle, ce sera la pire à frapper la région de Tampa depuis plus de 100 ans », ont prévenu lundi les services météorologiques de cette grande ville de Floride.

Milton, devrait toucher terre dans cet Etat du sud-est américain, le troisième le plus peuplé des Etats-Unis, dans la nuit de mercredi à jeudi, après avoir longé lundi et mardi la côte nord de la péninsule mexicaine du Yucatan.

Avec des « vents destructeurs » pouvant atteindre 270 km/h, selon le dernier bulletin du Centre américain des ouragans (NHC), le cyclone tropical devrait apporter des « vagues destructrices » sur le Yucatan.

La nouvelle présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a également alerté la population sur la possibilité de « pluies torrentielles ».

Plus tôt lundi, des travailleurs du Yucatan ont barricadé les portes et les fenêtres alors que les pêcheurs rentraient leurs bateaux au port.

« Féroce »

Moins de deux semaines après Helene, les habitants de Floride se préparaient eux aussi avec inquiétude à l’arrivée de ce nouvel ouragan.

« C’est trop », soupire Ernst Bontemps en attachant des planches de bois aux fenêtres de sa clinique de Saint-Pétersbourg, dans l’ouest de la Floride.

« C’est vraiment dur parce qu’on a déjà vu notre ville complètement dévastée » il n’y a pas si longtemps et « ça recommence », se désespère ce gastro-entérologue de 61 ans.

Milton est un ouragan « féroce », a prévenu lundi le gouverneur républicain Ron DeSantis.

« Vous avez le temps de partir. Alors s’il vous plaît, faites-le », a-t-il exhorté les habitants des zones à risque. Pour faciliter ces évacuations, les autorités de Floride ont annoncé qu’elles rendraient les sanctions gratuites.

Milton devrait traverser l’État du sud-ouest au nord-est. Sur les 67 comtés de Floride, 51 sont soumis à l’état d’urgence.

A Orlando, ville qui compte de nombreux parcs d’attractions au centre de l’Etat, des centaines de voitures étaient attendues lundi sous un ciel gris pour une distribution de sacs de sable.

Dominick Tucciarone, 29 ans, a déclaré à l’AFP qu’il n’avait pas prévu d’évacuer mais a admis être inquiet. « Cela fait longtemps que l’œil d’un ouragan n’est pas passé sur Orlando », a-t-il déclaré.

Le parc à thème Disney World a indiqué sur son site Internet qu’il resterait ouvert mardi. À Tampa, les gardiens du zoo se sont précipités pour évacuer les porcs-épics, les éléphants et même les orangs-outans vers des zones protégées.

Le plus meurtrier depuis 2005

En réchauffant les eaux des mers et des océans, le changement climatique rend plus probable une intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d’ouragans plus puissants, affirment les scientifiques.

Les températures dans l’Atlantique Nord évoluent continuellement depuis plus d’un an à des niveaux de chaleur record, bien au-dessus des records historiques, selon les données publiques de l’Observatoire météorologique américain (NOAA).

La NOAA a averti fin mai que la saison des ouragans, qui s’étend de début juin à fin novembre, serait une année extraordinaire pour la région.

Milton intervient alors même que les services d’urgence sont toujours à pied d’œuvre pour venir en aide aux nombreuses victimes de l’ouragan Helene, le plus meurtrier à avoir frappé la zone continentale des États-Unis depuis Katrina en 2005.

Hélène, qui a provoqué des inondations destructrices et fait au moins 230 morts dans une demi-douzaine d’États, a pris un tournant politique, en pleine campagne présidentielle américaine.

Le candidat républicain et ancien président Donald Trump accuse l’État fédéral, dirigé par les démocrates, d’avoir fait trop peu, trop tard, pour venir en aide aux sinistrés, ce que le président Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris, candidate à l’élection présidentielle. du 5 novembre, candidat ferme.

« Jouer à des jeux politiques en ce moment, dans ces situations de crise – nous en sommes au plus fort – est tout simplement irresponsable et égoïste », a critiqué Mme Harris.

Il a ajouté : « C’est faire de la politique, au lieu de faire le travail pour lequel vous avez prêté serment, qui consiste à donner la priorité au peuple. »

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page