Si la flamme paralympique ne quitte pas Olympie, c’est pour une bonne raison
PARIS 2024 – Le relais de la flamme paralympique débute ce dimanche 25 août, mais contrairement au relais de la flamme olympique, vous ne verrez pas le temple d’Héra ni le costume d’inspiration grecque antique. Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en haut de l’articlecelui-ci n’a en fait pas pris feu à Olympie ce samedi 24 comme pour les Jeux Olympiques, mais à Stoke Mandeville, une petite ville d’Angleterre.
Bien que la cérémonie d’allumage de la flamme à Olympie puisse paraître très solennelle et codifiée à première vue, elle a en fait été inventée de toutes pièces pour les Jeux olympiques de Berlin en 1936. C’est également sous le régime nazi qu’a été inventé le relais de la flamme d’Olympie à la ville hôte.
L’idée vient de Carl Diem, secrétaire du comité d’organisation des Jeux olympiques et proche du parti nazi, en charge de cette XIe Olympiade. Elle séduit également Joseph Goebbels, ministre de la propagande du régime, qui y voit une occasion de promouvoir le Troisième Reich et l’idéologie nazie. 3 075 athlètes font ensuite passer la flamme d’Olympie à Berlin jusqu’à son allumage dans le stade olympique spécialement construit pour l’occasion.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Comité international olympique (CIO) décide de conserver le principe du relais de la flamme olympique, désormais utilisé comme symbole de paix. Ce relais sera ensuite réintroduit pour les Jeux d’hiver de 1952 et les Jeux paralympiques de 1988.
Stoke Mandeville, berceau des Jeux Paralympiques
C’est dans ce petit village anglais que sont nés les premiers Jeux paralympiques. En 1939, le neurologue juif allemand Ludwig Guttmann fuit le régime nazi et vient en Angleterre. Cinq ans plus tard, il devient chef d’un hôpital militaire à Stoke Mandeville.
Là, il prend soin des vétérans de guerre devenus paraplégiques ou confinés à un fauteuil roulant. Il est convaincu que la pratique d’un sport permettra à ses patients de retrouver force, confiance et estime de soi, et ainsi d’accélérer le processus de guérison.
1948 marque le retour des Jeux Olympiques après six années de guerre. Ces derniers se déroulant à Londres, Ludwig Guttmann décide d’organiser les « Jeux mondiaux pour les personnes en fauteuil roulant et les amputés » (« Jeux mondiaux pour personnes en fauteuil roulant et pour amputés ») à Stoke Mandeville. À l’époque, seuls 16 participants participaient à une compétition de tir à l’arc et à une autre de netball, un dérivé du basket-ball.
Mais au fil des années, cet événement a pris de l’ampleur et c’est en 1960 à Rome qu’a eu lieu ce que l’on considère aujourd’hui comme la première édition officielle des Jeux Paralympiques. De 16 en 1948, on comptait 400 participants venus de 23 pays qui se sont affrontés pendant une semaine dans 8 sports différents. C’est donc pour rendre hommage à Stoke Mandeville, où sont nés les Jeux Paralympiques, que le relais de la flamme s’est élancé de là, le samedi 24 août, pour rejoindre Folkestone et les alentours du tunnel sous la Manche.
Pour cette édition de Paris 2024, la flamme traversera dimanche le tunnel sous la Manche pour arriver à Calais. Là, elle sera divisée en plusieurs parties pour parcourir la France métropolitaine, avant de rejoindre Paris pour la cérémonie d’ouverture.
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