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« Si je touche zéro ballon et que je fais 40 rucks, ça me va », Cameron Woki parle de sa reconversion en deuxième ligne

Avant de disputer la qualification contre La Rochelle lors de la dernière journée, le deuxième ou troisième ligne international est revenu sur sa saison chargée, entre les Bleus et le Racing 92.

Aller chercher votre qualification sur la pelouse de La Rochelle Samedi soir, ça s’annonce compliqué…
Cameron Woki : Effectivement, cela rend les choses plus difficiles car, malheureusement, en fin de saison, on a rendu les choses un peu plus compliquées. Parce que nous avons perdu beaucoup de points et que les autres équipes ont bien joué. Maintenant, nous avons notre destin entre nos mains. Et voilà… On ne peut se concentrer que sur nous-mêmes, sur notre prestation de samedi et sur la capacité à qualifier le club.

Un gros combat s’annonce face aux attaquants de La Rochelle…
Comme d’habitude. Cela reste encore une confrontation compliquée contre eux. C’est une équipe dense, qui a confirmé en Europe et en championnat. Ils veulent aussi se qualifier et bien terminer leur saison. Quand tu es double champion d’Europe et que tu fais une campagne européenne comme ça (élimination en quarts contre Leinster Note de l’éditeur)tu veux bien finir.

Lors des dernières confrontations, ils ont beaucoup insisté devant contre vous. Ont-ils un complexe de supériorité ?
Je ne pense pas nécessairement qu’ils nous soient supérieurs. Je les sens plus denses mais pas forcément supérieurs. Nous avons autant de bons joueurs qu’eux. Mais on le sait, cela fait partie de leurs atouts. On sait tous qu’ils ont un pack solide, avec Uini (Antonio), Will (Skelton), Greg (Alldritt), avec de bons porteurs de ballon comme Yoan (Tanga). Ils savent très bien utiliser leur pack avancé. C’est pour cette raison qu’ils ont dominé l’Europe pendant deux ans. Nous savons quelle stratégie ils adopteront. Nous l’attendons et nous nous y préparons.


Si on ne se qualifie pas, ce que je n’espère pas, ce sera une saison décevante mais il ne faut pas tout remettre en question

Cameron Woki

Si le Racing ne se qualifie pas pour la phase finale pour la première fois depuis sa montée en Top 14, serait-ce un revers ?
Si nous ne nous qualifions pas, ce que je n’espère pas, ce sera une saison décevante mais il ne faut pas tout remettre en question. Il faut juste trouver les mots justes pour analyser la saison et commencer par autre chose. Je préfère ne pas y penser pour le moment… C’est un match décisif, notre huitième de finale.

En tant qu’individu, comment voyez-vous votre saison ?
Ma saison ? Plutôt bien, honnêtement. Je me suis mieux intégré au club, au groupe. Et je me sens bien mieux que la saison dernière. Je suis plutôt satisfait. Il ne manque plus que la qualification.

Vous jouez principalement en deuxième ligne désormais. Comment le vivez-vous ?
C’est juste une question de personnel. On a eu beaucoup de commotions cérébrales en deuxième ligne, beaucoup de cartons rouges, c’est pour ça que j’ai joué davantage en deuxième ligne au Racing. Mais sinon, je reste troisième ligne au club. Et cela restera ainsi. Aujourd’hui, nous avons une stratégie et des joueurs qui manquent.

Bernard Le Roux , à l’époque, confiait qu’il n’aimait pas jouer en deuxième ligne. Est-ce aussi votre cas ?
Il y a une différence mais ça ne me dérange pas de jouer en deuxième ligne. Je pense que je n’exploite pas mon potentiel à 100% quand je suis en deuxième ligne. Mais je suis toujours heureux d’être sur le terrain. C’est toujours une fierté d’être sur le terrain. Je suis content de pouvoir jouer, c’est le plus important.

« Les rucks étaient mon point faible. Je n’ai pas mis assez d’intensité, je n’ai pas assez marqué l’adversaire. »

Vous avez fait beaucoup de choses cette saison…
(Il coupe) 31 matchs exactement.

Comment vous sentez-vous en cette fin de saison ?
Nous sommes excités car ce sont les matchs les plus importants. Quand on joue en décembre ou janvier, c’est un peu plus ennuyeux. Mais quand arrivent les matches décisifs, c’est plus intéressant. C’est vrai que j’ai fait beaucoup, je joue depuis presque deux ans. Il y a de la fatigue mais l’excitation des qualifications passe par dessus.

Que voulez-vous dire lorsque vous dites que vous n’exploitez pas 100 % de votre potentiel ? On vous voit moins dans le jeu…
Ce n’est pas plus compliqué, cela dépend de la stratégie et de notre positionnement sur le terrain. En troisième ligne, j’ai toujours eu la facilité d’être sur les bords, de porter les ballons, d’exploiter ma vitesse. En deuxième ligne, ce n’est pas ce qu’on attend de moi. On s’attend à ce que je sois davantage dans la mêlée et que je fasse le sale boulot. J’arrive à m’adapter. Mais c’est vrai que je suis moins visible ballon en main en deuxième ligne. Tant que mon travail est bien fait en deuxième ligne et que cela aide l’équipe, je n’ai pas besoin de montrer que je sais exploiter le ballon. Je pense que tout le monde le sait. Si je touche zéro ballon et que je fais 40 rucks, ça va.


En tant qu’homme, j’ai été offensé. Je sais comment ça se passe en sélection : ça va, ça vient…

Cameron Woki

Avez-vous l’impression d’avoir progressé sur ce travail d’ombre ?
Les rucks étaient mon point faible. Je n’ai pas mis assez d’intensité, je n’ai pas assez marqué l’adversaire. Je progresse là-dessus, j’y travaille. Ce n’est pas un domaine que j’ai exploité lorsque j’étais troisième ligne. Je travaille à l’entraînement, cela a été demandé par le staff du XV de France. (…) C’est aussi un travail technique, on peut mettre l’intensité qu’on veut, si on n’a pas la technique pour sortir quelqu’un d’une mêlée, c’est compliqué…

Lors du Tournoi des Six Nations, vous êtes passé du statut de titulaire à celui de sortie du groupe. Avez-vous été offensé ?
Bien sûr, en tant que compétiteur, cela m’a bouleversé. Mais les matches ont été gagnés par l’équipe de France, donc je suis content aussi. Les files d’attente sont toujours faites pour gagner un match. Si la victoire est au bout, je n’ai pas forcément mon mot à dire. Mais en tant qu’homme, j’ai été offensé. Je sais comment ça se passe en sélection : ça va, ça vient… Parfois c’est ton heure, parfois non. Ce n’était pas pour moi, mais ce sera peut-être plus tard.

Vous pensez à la tournée du XV de France en Argentine ?
C’est toujours un objectif pour moi d’être en équipe de France. Après je ne sais pas si je serai rappelé, j’ai déjà joué beaucoup de matches cette saison. Je ne sais pas comment ça va se passer. Mais j’ai toujours la même envie de porter le maillot bleu.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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