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Clément Mazella
Publié le
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Candidat à la présidence de la FFR, Didier Codorniou passe la deuxième vitesse. L’ancien centre international (31 sélections), âgé de 66 ans et adversaire de Florian Grill, entame la phase 3 de son projet en investissant dans le foncier pour rencontrer les présidents de clubs. Prônant une campagne propre, sans plaquages et sans polémiques, il revient sur l’actualité et revient sur le rôle de Guilhem Guirado et Philippe Dintrans dans sa liste « 100% Rugby ».
Vous êtes vice-président de la Région Occitanie, mais aussi maire de Gruissan et candidat à la présidence de la FFR : comment dégagez-vous du temps pour mener à bien cette campagne, dont les élections sont prévues le 19 octobre ?
DD: (Rires). Beaucoup de gens me demandent comment je fais. Je vous le dis : j’ai beaucoup d’énergie. Je pense avoir une capacité de travail assez élevée. Je me lève tôt le matin, je me couche tard le soir. Après 5-6 heures de sommeil, je récupère très vite. C’est avant tout de l’organisation, de la méthode, mais aussi des équipes. J’aime le travail en équipe, déléguer. Ce qui me permet d’être très disponible.
Si vous êtes élu président de la FFR, cela pourrait-il remettre en cause l’un de vos mandats électifs ?
DD: Je prendrai mes décisions au lendemain du scrutin. Si je suis élu, je ferai des choix. Ils correspondront à mes nouvelles orientations. La FFR sera bien sûr ma priorité. Je prendrai mes responsabilités sur les mandats qui m’incombent, tout en gardant un pied dans la ville de Gruissan dont je suis maire. Ma base est aussi ici, à Gruissan.
Place sur le terrain pour Didier Codorniou
Le 21 août, vous serez à Gruissan pour une rencontre avec des rugbymen. Vous poursuivrez vers Servian, Quillan, Nîmes, et assisterez au match Narbonne-Suresnes le 24 au soir… Vous passez à la vitesse supérieure dans votre campagne ?
DD: Le week-end dernier, j’étais à Lacaune (Hérault) mais aussi dans le Gers. La semaine prochaine, je serai dans les Pyrénées-Atlantiques avec des étapes à Boucau, Biarritz et Pau. Tout cela était prévu. Maintenant, nous sommes dans la phase 3 : nous avons construit le programme, puis l’équipe, et maintenant nous attaquons la partie la plus stimulante. Je vais rencontrer les présidents de clubs : j’étais impatient.
Vous avez officiellement lancé votre campagne le 12 juillet à Toulouse. Les élections ont lieu dans deux mois : avez-vous le sentiment de mener une campagne rapide ?
DD: Cette campagne me ressemble : elle est dynamique. Elle est pleine de rebondissements, malheureusement avec les affaires qui entourent les équipes françaises. Elle correspond aussi à notre volonté d’être sur le terrain. Le 15 octobre au soir, j’aurai sillonné toutes les régions de France, et rencontré tous les présidents, que ce soit en personne ou en visio. J’aurai aussi communiqué intensément sur notre programme qui correspond aux attentes des présidents : 35 % d’entre eux ont répondu à un questionnaire que j’ai envoyé afin de le composer.
Vous parlez d’affaires : depuis le 12 juillet et le lancement de votre campagne, on n’a quasiment plus eu de vos nouvelles. Est-ce une forme de retenue que vous avez voulu afficher ?
DD: J’ai eu plusieurs sollicitations des médias, mais j’ai estimé qu’il était prématuré pour moi d’intervenir sur ces questions. Je ne voulais pas que mes propos soient mal interprétés et que l’on pense que je surfais sur ces événements. Ce n’est pas ma philosophie, ma mentalité. (…) Mais le constat est aujourd’hui amer : la tournée en Argentine s’est déroulée sans directeur de tournée, sans agent de liaison et sans vice-président de la FFR. Cela m’inquiète. La tragédie en Afrique du Sud avec la disparition dramatique de Medhi Narjissi sur une plage déconseillée à la baignade, là encore sans surveillance, m’inquiète.
La tenue de matchs de rugby
Florian Grill a décrété qu’une assemblée générale du rugby se tiendrait après ces événements le 29 août prochain. Qu’en pensez-vous ?
DD: C’est le fait du prince ! Nous serons à moins de 2 mois des élections : je pense qu’il y a un déni de démocratie. D’ailleurs, j’ai contacté le comité d’éthique en envoyant une lettre aujourd’hui pour leur demander d’identifier ce point. Je demande que nous soyons dans un temps apaisé et que nous prenions le temps d’organiser quelque chose de structuré pour prendre de bonnes décisions. Il y a d’autres points graves qui méritent d’être abordés, comme la santé, en plus de ces questions.
Lors du lancement de votre campagne, vous avez parlé des fondations du rugby…
DD: Absolument. Au lendemain de mon élection, je programmerai des conférences de rugby qui dureront deux mois, deux mois et demi. Elles ont encore plus de sens aujourd’hui car le rugby français est en difficulté. Au niveau de la gouvernance de la FFR, mais aussi des clubs qui déposent le bilan, du mondial amateur, ou des championnats domestiques où la plupart des jeunes ne jouent pas. J’ai dit que je voulais prendre le temps de tout mettre au point avec les présidents de clubs, de voir comment on pourrait harmoniser tous les points pour qu’au début du mois de janvier, on puisse rentrer dans l’opérationnel. Je crois que cela va nous permettre de voir loin, d’anticiper. Ce n’est pas en un jour qu’on va régler tous les problèmes. Les conférences que je prône seront là pour corriger et modifier la réglementation, adapter une nouvelle gouvernance et redonner confiance.
Quel regard portez-vous sur les affaires qui ternissent actuellement le rugby français ?
DD: Elles sont extrêmement graves. Mon constat est que la FFR est très abîmée. Le président Florian Grill, à force de vouloir toujours communiquer, a commis quelques erreurs. (…) Je pense qu’aujourd’hui, il faut redonner l’autorité et la sécurité que nous devons à tous nos licenciés. Cela passe par la restauration de la confiance.
Guirado à la tête des équipes françaises
Parmi vos colistiers figurent Guilhem Guirado et Philippe Dintrans. Ces deux anciens internationaux auront pour mission de représenter la France à l’international si vous êtes élu ?
DD: Si nous gagnons, Guilhem sera à la tête de toutes les équipes françaises. Il sera épaulé par Philippe Dintrans. Je ferai également appel à d’anciens internationaux, comme Serge Blanco, Thomas Castaignède et d’autres qui pourraient être disponibles pour travailler à avoir une présence internationale plus forte et plus importante que celle que nous avons actuellement. Je suis aussi surpris par une chose…
Oui, dis-nous ?
DD: Je suis étonné de ne pas avoir entendu Jean-Marc Lhermet et Abdelatif Benazzi récemment sur tous les dossiers internationaux et les affaires qui entourent les équipes françaises. Le président Florian Grill fait régulièrement la une des journaux, mais on a l’impression qu’il travaille seul.
Avez-vous reçu de nouveaux soutiens significatifs, à deux mois de l’élection à la présidence de la FFR ?
DD: Pour moi, l’élection se gagnera avec les présidents de clubs. Le soutien, je ne vais pas faire un inventaire comme Prévert. Ce qui compte, c’est de convaincre, de réussir à séduire, de montrer que Didier Codorniou et son équipe sont crédibles et sérieux. On n’est pas dans la communication à outrance. Je ne connais pas tout le fonctionnement de la FFR, et j’ai besoin de prendre le temps de décider, de réfléchir et surtout d’agir. Je suis un homme d’action. Quand je dis quelque chose, mes mots ont du sens, car derrière il y a un engagement.
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