Mauvaise nouvelle si vous êtes victime de cette société sans scrupules qui a récemment procédé à des retraits abusifs sur votre compte bancaire : elle est en liquidation et vous avez très peu de chances d’être remboursé.
Depuis plusieurs mois, de nombreuses personnes ont la désagréable surprise de découvrir des retraits non identifiés sur leur compte bancaire, souvent pour des montants conséquents : 29,99 € puis 69,99 € coup sur coup, parfois répétés sur plusieurs jours. , ce qui représente des sommes importantes pour de nombreux ménages. Une expérience d’autant plus désagréable que le libellé des opérations était volontairement vague et compliquait l’identification du responsable.
Derrière ces prélèvements sauvages se trouvait la tristement célèbre Société Française d’Assurances Multimédia (SFAM). Cette société, filiale du groupe Indexia, est déjà habituée à ces pratiques depuis de nombreuses années. Sa technique ? Réactiver le contrat des anciens clients ayant résilié leur assurance afin de générer un nouveau mandat de prélèvement SEPA afin de débiter leurs comptes. Même si la SFAM plaide à chaque fois une « erreur technique », l’ampleur du phénomène est telle que plusieurs centaines de victimes se sont constituées parties civiles dans le cadre d’une réclamation collective contre l’assureur.
Mais pour toutes ces personnes, l’espoir d’être remboursé est malheureusement devenu quasi nul. En effet, la SFAM a été visée par une plainte de l’Urssaf Rhône-Alpes qui réclamait près de 12 millions d’euros d’impayés, et le verdict est tombé le 24 avril : l’entreprise a été placée en liquidation judiciaire. De ce fait, toutes les activités de l’entreprise sont suspendues et tous ses actifs seront vendus afin de rembourser ses différents (et nombreux) créanciers. Mais en cas de liquidation judiciaire, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.
Les fruits de la liquidation serviront essentiellement à payer les salariés, dont beaucoup n’ont pas reçu leur salaire depuis un certain temps, les frais de justice et la rémunération des mandataires judiciaires chargés de mener à bien la liquidation. Viennent ensuite les services de l’État, l’Urssaf mais aussi le fisc, qui réclament également plus d’un million d’euros à l’entreprise. Enfin, seuls les créanciers dits « chirographaires » tels que les fournisseurs et les consommateurs se partageront (éventuellement) ce qui reste.
Autant dire que si vous faites partie des victimes du SFAM, vous avez malheureusement très peu de chances de recevoir un jour un remboursement des sommes indûment prélevées sur votre compte. En attendant, si vous êtes dans cette situation, vous devrez vous faire connaître dans les deux mois suivant la publication au Bulletin Officiel des Annonces Civiles et Commerciales (Bodacc) de la liquidation de la SFAM, afin d’indiquer le montant de ta perte. Pour faciliter cette démarche, un site internet devrait être mis en ligne prochainement, qui permettra de vous signaler comme victime de l’entreprise et également de suivre l’avancée de la procédure de liquidation.