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Toulouse Métropole. Tarification saisonnière de l’eau : ce que ça va vous coûter

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Le sujet risque de brûler les débats au conseil de Métropole toulousaineJeudi 4 avril 2024 : l’arrivée d’un tarification saisonnière de l’eau se profile à partir du 1er juin. Cette mesure, annoncée par le président Jean-Luc Moudenc fin 2023, vise, au fond, à faire payer l’eau. plus cher en été et moins cher en hiver.

Une nouvelle fonctionnalité qui va concerner les utilisateurs de 37 communes, le prix de l’eau étant désormais harmonisé. Si la majorité défend « les nécessaires économies de ressources » alors que « l’eau de la Garonne se raréfie », l’opposition assure qu’à son arrivée, le délégataire sera renfloué… et utilisateurs trompés.

Un prix de l’eau de +42% en été, – 30% en hiver

« Accélérer les changements de pratiques et conscience utilisateurs ». C’est l’objectif affiché de ladite tarification saisonnière. Concrètement, le prix de l’eau la consommation augmentera fortement du 1er juin au 30 octobre (+42%), avant de diminuer sur le reste de l’année (-30 %), sachant que « les quantités consommées sont pratiquement égales durant ces deux périodes », observe Jean-Luc Moudenc. Celui-ci s’adresse aux particuliers et aux professionnels, à une exception près : les piscines publiques.

« C’est sur les prix qu’il faut jouer », estime Jean-Luc Moudenc

 » Il est nécessaire que les citadins prennent leur part, montrer l’exemple et promouvoir un nouvel état d’esprit concernant l’eau », défend le maire de la 4e ville de France. « En Métropole, notre ressource en eau est à 99% la Garonne » et l’édile se dit inquiet du « débit extrêmement faible du fleuve ces derniers étés », mais aussi des lâchers répétés d’eau des lacs des Pyrénées :  » C’est comme si on mettait la Garonne sous perfusion ou sous respirateur artificiel ». Face à ce topo, il soutient : « Il faut que le public général contribue également à cet effort.

Et si l’on veut changer les comportements, il faut jouer sur les prix.

Jean-Luc MoudencMaire de Toulouse, président de la Métropole

« La facture va augmenter de 13% » affirme Sophie Boudibi

Une « mise en œuvre précipité, sans concertation ni analyse préalable », dénonce l’opposition, en premier lieu les écologistes. Élu à Colomiers, Sophie Boubidi fait ses calculs : « Cette année, les usagers paieront +42% de juin à octobre, mais ils ne bénéficieront que des -30% sur les deux derniers mois. Pour 2024, la facture d’eau de chaque consommateur sera donc grimper de 13%.

La tarification saisonnière est censée n’avoir aucun impact sur une année complète si elle est mise en œuvre de janvier à décembre, et non si elle est introduite à partir du 1er juin.

Sophie BoubidiConseiller municipal écologiste de Colomiers et Toulouse Métropole

Un trop-payé de 12 millions d’euros en 2024

Ce « tour de passe-passe » conduirait, selon les écologistes, « un gain d’environ 14 millions d’euros ». « D’ici 2024, cela représentera 12 millions d’euroset non 14″, corrige Pierre Trautmannl’élu de la majorité métropolitaine en charge des marchés publics, interrogé par Actualités toulousaines.

Divisé par les quelque 800 000 mètres du territoire, cela ferait une moyenne de 15 euros de plus à verser pour chaque foyer de la Métropole cette année. Mais « malgré cette augmentation », affirme Robert Médinevice-président chargé de l’eau, « nous resterons quand même une des eaux les moins chères de France ».

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Pierre Trautmann, Robert Medina et Jean-Luc Moudenc ont défendu la position de Toulouse Métropole sur le prix de l'eau
Pierre Trautmann, Robert Medina et Jean-Luc Moudenc ont défendu la position de Toulouse Métropole sur le prix de l’eau (©GL/Actu Toulouse)

« Pour rembourser les dettes de Veolia » ?

Pour Sophie Boubidi, derrière les discours officiels, cette mesure « poursuit avant tout l’objectif de renflouer les caisses du délégataire ». Car selon elle, ce développement a un objectif caché : « Compléter un fonds créé pour absorber les pertes de Véolia ». « Le fait de l’introduire en milieu d’année est une transaction financière »corrobore son collègue Michele Bleueconseiller environnemental de Toulouse, d’autant que « la consommation d’eau va diminuer au fil des années », soutient Patrick Chartierélu à Tournefeuille

Ces élus s’étonnent « d’avoir appris que, même en cas de baisse de la consommation à l’échelle métropolitaine, des délégués privés seraient compensé financièrement par la Métropole pour le manque à gagner. Inacceptable!  » ils disent.

La Métropole compensera les pertes des délégataires

Si l’usager ferme le robinet, Toulouse Métropole ouvrira-t-elle vraiment le sien à l’eau de Veolia (eau) et de Suez (assainissement) ? « Ce sont deux contrats actuellement à perte, que nous ne compensons pas », rétorque Pierre Trautmann. Mais cela va changer : « Un avenant est prévu », confirme-t-il, car « cet aspect n’était pas abordé dans les contrats signés en 2020 avec les délégataires ».

S’ils gagnent moins, Toulouse Métropole compensera les effets de la tarification saisonnière et les économies d’eau qui pourraient être générées. Il s’agit d’une nouvelle décision de la communauté.

Pierre TrautmannConseiller communautaire en charge des marchés publics

Qu’en est-il des 12 millions d’euros gagnés ? Malgré son fonctionnement financier, la collectivité n’entend pas ne pas accorder de réduction aux consommateurs : « Ils seront réaffectés au budget eau et assainissement de la Métropole, mais s’il y a une compensation à accorder au délégataire, celle-ci pourrait être utilisée », précise Pierre Trautmann.

Haro sur les jardins et les piscines

Combien cette réforme va-t-elle réellement coûter aux particuliers ?  » Sans effort pour réduire la consommation, un usager qui consomme le même volume d’eau toute l’année paiera la même facture », défend la Métropole.

Selon les calculs de la collectivité, sur une année pleine (en 2025 donc), pour un ménage de trois personnes consommant 120 m³ par an, la facture serait stable (+0,6 euros). Et pour un ménage de composition identique, consommant 250 m³ par an (150 en été et 100 en hiver), avec une piscine et un jardin, la facture augmenterait de 83,4 euros par an. « Mais si des comportements vertueux sont mis en place, il y aura de bonnes surprises », assure Robert Médina.

Cette tarification incite à modifier ses comportements en été (arrosage des jardins, remplissage des piscines).

Métropole toulousaine

Ils exigent plutôt un « premier m gratuit ».3 »

« Nous devons tous économiser l’eauil n’y a évidemment aucune inquiétude là-dessus, mais pas dans ces conditions», souligne Sophie Boubidi, inquiète. « l’usine à gaz » inventé par la Métropole.

Les élus écologistes, à l’unisson de ceux du groupe AMC et des non-inscrits, réclament « une analyse approfondie des impacts de ce changement de prix sur les utilisateurs et les délégataires ». Et appellent plutôt à « la mise en œuvre d’un tarification progressive avec premier m gratuit3″.

Seule cette mesure permettra de garantir l’accès à l’eau pour tous et de répartir plus équitablement l’effort en pénalisant la surconsommation.

Sophie Boubidi

La réforme doit-elle être reportée à 2025 ?

Enfin, l’élu demande « que cette tarification saisonnière soit reporté au 1er janvier 2025en année pleine », d’autant que « le contrat avec Veolia sera revu fin 2024 en raison d’une clause de révision… ». L’opposition, qui entend également présenter un souhait en ce sens, a prévu plusieurs amendements. pour tenter de modifier le texte de la majorité.

« Le débat est de savoir si on fera l’effort dès l’été 2024, dont on nous dit qu’il sera difficile, ou pas, résume Jean-Luc Moudenc. Pour la majorité, cela semble déjà décidé : « C’est normal de faire des efforts cette année, dans les plus brefs délais », estime Robert Médina. «Surtout compte tenu de l’état de la Garonne ces derniers étés», précise Jean-Luc Moudenc.

Une tarification progressive ? « Une injustice accrue »

Quant à la tarification progressive, « c’était notre idée de base », dit le maire, qui assure que cela n’aurait « fait qu’augmenter l’injustice ».

Dans un avis rendu en novembre dernier, le Conseil économique et social de l’environnement avait exclu une tarification progressive, car la moitié des Français ne sont pas équipés de compteurs individuels et cela créerait beaucoup d’injustice. Dans notre Métropole, ce serait encore plus grand, puisque 70 % des compteurs ne sont pas individualisés.

Jean-Luc Moudenc

Et selon eux, les communautés qui l’ont adopté s’en mordent les doigts. « Bordeaux l’a testé pendant dix ans, de 2013 à 2023, mais l’a arrêté car cela n’apportait rien », précise Robert Médina. Quant à la Métropole de Lyon, « elle a certes instauré les premiers 20 m³ gratuits, mais avec un abonnement tellement cher qu’au final, l’eau est plus chère qu’à Toulouse ! On se retrouve à 3,34 euros le m³ d’eau et d’assainissement, contre 3,36 à Lyon.

Les socialistes ne sont pas non plus enthousiastes

Ce débat sur l’eau pourrait faire des vagues parmi les signataires du fameux pacte de gouvernance. Alliés à la majorité de la Métropole (alors qu’ils sont dans l’opposition à la mairie de Toulouse), les socialistes et leur président Karine Traval Michelet doutent de cette « fausse bonne idée ». Iront-ils jusqu’à voter contre ? Jean-Luc Moudenc prend les devants : « Notre pacte d’orientation n’aborde pas cette question : le groupe socialiste n’est en aucun cas obligé d’être à nos côtés demain », glisse le locataire du Capitole, avant de souffler : « Je « je ne le fais pas ». Je ne vois pas de désaccord très fondamental.

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Cammile Bussière

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