À partir de juillet, le gouvernement obligera les supermarchés à installer une pancarte avertissant les consommateurs d’une réduction des quantités d’un produit à prix inchangé. Nous allons vous l’expliquer.
Les supermarchés auront l’obligation à partir du 1er juillet d’apposer une affiche à proximité des produits dont la quantité a diminué sans que le prix ne baisse, a promis vendredi la ministre du Commerce Olivia Grégoire.
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« Quand les produits, alimentaires ou non, seront rétrécis », autrement dit verront leur quantité diminuer mais pas leurs prix, « il y aura une affiche dans les rayons pendant deux mois », a précisé le ministre dans un entretien à Ouest-France. Le décret, « signé le 16 avril », devrait être publié au Journal officiel « dans les prochains jours », a assuré son cabinet.
Les denrées alimentaires en vrac ou préemballées dont la quantité peut varier lors de la préparation, comme celles du rayon épicerie fine des supermarchés, ne seront pas concernées par cette mesure, a prévenu le ministère.
Qu’est-ce que la contraction et l’inflation ?
« Shrinkflation » vient du verbe anglais « to rétrécir » qui signifie rétrécir. Parfois, les fabricants de biens de consommation réduisent les quantités de produits vendus plutôt que d’augmenter les prix.
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Le distributeur Carrefour avait par exemple drastiquement réduit les quantités de ses légumes « premier prix » pour rester en dessous d’un euro, rappelait en décembre l’association des 60 millions de consommateurs, évoquant le passage de trois à deux salades ou la réduction d’un tiers des le filet de pomme de terre.
Un « signal fort » ?
Alors que les prix alimentaires ont augmenté de 20 % en deux ans, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’est indigné dans un communiqué. Il a qualifié la pratique de la « Shrinkflation » d’« arnaque » et a déclaré vouloir y mettre un terme.
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L’ONG Foodwatch, qui a contribué à révéler cette pratique en France, a salué vendredi le décret du gouvernement. L’organisation salue « un signal fort envoyé aux industriels : les pratiques opaques et abusives ne fonctionnent plus, les gens en ont assez ».
Les supermarchés, de leur côté, regrettent qu’on leur ait imposé la responsabilité de l’information des consommateurs. « C’est au fabricant de l’écrire sur son emballage », a réagi vendredi Michel-Édouard Leclerc, représentant des supermarchés E.Leclerc.