« Shrinkflation » : bientôt des affichettes en supermarchés pour signaler les produits qui réduisent leurs quantités sans adapter leurs prix
A partir du 1er juillet, les autocollants seront obligatoires sur chaque produit qui voit sa quantité baisser, sans que le prix ne soit ajusté. Celles-ci visent à alerter les consommateurs sur le phénomène de « shrinflation ».
La mesure entrera en vigueur à partir du 1er juillet : à partir de cette date, les grandes surfaces seront tenues de poser une affiche à proximité des produits dont la quantité a diminué sans que le prix ne baisse, a indiqué ce vendredi 19 avril l’entreprise, ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire.
« Quand des produits, alimentaires ou non, seront « rétrécis », c’est-à-dire verront leur quantité diminuer mais pas leurs prix, « il y aura une affiche dans les rayons pendant deux mois »a détaillé Olivia Grégoire dans une interview à Ouest de la France.
Sur cette affiche sera écrit : « pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au kilo, gramme ou litre a augmenté de X% ou X € ».
La « Cheapflation » dans le viseur du gouvernement
Pour rappel, le « rétrécissement » – du verbe anglais « to Shrink », consiste, pour les fabricants de produits de grande consommation, agro-industriels ou distributeurs, à réduire les quantités de produits vendus plutôt que d’augmenter – trop – de manière significative les prix, dans un contexte où les prix alimentaires ont déjà augmenté. augmenté de 20% en deux ans.
Les denrées alimentaires en vrac ou préemballées dont la quantité peut varier lors de la préparation, comme celles du rayon épicerie fine des supermarchés, ne seront pas concernées par cette mesure, a prévenu le ministère.
L’ONG Foodwatch, qui a contribué à révéler la pratique du « rétrécissement » en France, s’est félicité ce vendredi du décret du gouvernement, saluant « un signal fort envoyé aux industriels : les pratiques opaques et abusives ne fonctionnent plus, les gens en ont assez. »
Bientôt la responsabilité des constructeurs ?
Les supermarchés regrettent que la responsabilité de l’information des consommateurs leur incombe. « C’est au fabricant de l’écrire sur son emballage »a réagi vendredi le représentant du leader des supermarchés E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc.
Olivia Grégoire affirme que tel est, à terme, le projet, et assure qu’elle souhaite porter cette obligation d’information des constructeurs au niveau européen à l’occasion d’une « révision des règles d’information des consommateurs sur les denrées alimentaires en Europe en 2025. »
Le ministre délégué entend également profiter de cette révision européenne pour prendre des mesures contre « flation bon marché »cette autre pratique des fabricants qui consiste à réduire les ingrédients, à les supprimer ou à les remplacer par des substituts moins chers ou de moindre qualité, sans pour autant baisser le prix.
Foodwatch a récemment mis en avant trois produits de consommation courante dont le prix a augmenté de près de 25 % alors que leur qualité s’est dégradée. Parmi ces produits, l’association a mis en garde les consommateurs contre la marque de cordon-bleu Le Gaulois, qui a réduit la quantité de poulet et d’Emmental dans sa recette au profit de la chapelure, moins chère, ou encore l’industriel Fleury Michon, qui avait réduit la quantité de poulet et d’Emmental dans sa recette. proportion de jambon dans sa friture de 48% à 35%.
« C’est parce que le secteur agroalimentaire manque de transparence et n’est pas régi par des règles suffisamment claires que ces manigances sont possibles »s’est irritée Audrey Morice, responsable des campagnes chez Foodwatch.