L’opération transparence sur la contraction et l’inflation a commencé. Le décret publié ce samedi au Journal officiel détaille la mise en place d’une mesure destinée à lutter contre cette tendance des agro-industriels et des grandes enseignes à réduire les quantités d’un produit tout en le vendant plus cher. Mi-avril, la ministre du Commerce, Olivia Grégoire, avait annoncé pour le 1er juillet la pose d’avis « visibles » et « lisibles » avertissant de cette pratique sur ou à proximité des produits concernés.
La pratique n’est pas nouvelle mais dans une période d’inflation alimentaire – + 20 % sur deux ans entre 2021 et 2023 – l’industrie agroalimentaire ainsi que les marques distributeurs y ont eu recours pour préserver leurs marges sur certains produits de grande consommation. Les associations de défense des consommateurs dénoncent régulièrement la Shrinkflation, contraction du verbe anglais « to Shrink », rétrécir et l’inflation.
Le texte indique d’abord que cette mesure s’applique à toutes les grandes surfaces supérieures à 400 m2. En pratique, le décret couvre « les produits alimentaires et non alimentaires qui sont commercialisés en quantité constante (poids, volume). » Cela peut aller d’une boîte de petits pois à un tube de dentifrice dont les quantités ont été réduites.
En revanche, les « denrées alimentaires préemballées en quantité variable et les denrées alimentaires non préemballées (en vrac) » ne sont pas concernées puisque lors de leur préparation ou de leur conditionnement, les quantités peuvent varier.
Concrètement dès le 1er juillet, dans les rayons, les consommateurs retrouveront la formule établie par le texte : « Pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix à (préciser l’unité de mesure concernée poids ou volume) augmenté de X% ou
VIDÉO. Lindt, Doritos, Salvetat… quand les marques baissent les quantités sans changer le prix
En cas de non-respect de ce nouvel affichage, le décret prévoit une amende administrative de 3 000 euros pour une personne physique et de 15 000 euros pour une personne morale. Des agents de la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) seront chargés de faire respecter la nouvelle réglementation et de contrôler son application.
A l’annonce de cette nouvelle disposition, dont l’application relève de la responsabilité des grandes marques, ces dernières ont protesté tout en affirmant respecter les règles en vigueur.