Ça ne va pas très bien entre les deux géants chinois, qui dominent l’ultra-fast fashion à l’échelle mondiale. Un secteur extrêmement concurrentiel qui génère des fortunes et a un impact désastreux sur la planète, alertent les ONG.
Publié
Temps de lecture : 5 min
C’est un secteur qui se développe à toute vitesse : l’ultra fast fashion, la vente de vêtements de mode à très bas prix. Les deux entreprises chinoises, Shein et Temu, figurent dans le top 10 des sites de commerce en ligne les plus visités en France. Mais les deux géants se livrent une nouvelle bataille juridique. Cette fois, c’est aux Etats-Unis que ça se passe et c’est Shein qui a déclenché les hostilités en déposant plainte fin août contre son concurrent pour non-respect des droits de propriété intellectuelle.
Shein accuse Temu de copier ses vêtements à partir de photos afin d’attirer de nouveaux clients. Ces accusations de plagiat semblent monnaie courante dans ce secteur de la fast fashion. Aujourd’hui, c’est Shein qui se retrouve avec le statut de victime, mais le géant chinois a également été accusé de copier de grandes marques comme Adidas ou H&M.
Amazon reste toujours leader en France, mais l’entreprise américaine a de quoi s’inquiéter, car la croissance de ses concurrents chinois est fulgurante, grâce à ses prix bas. Une politique de prix très bas, parfois à quelques centimes près pour acheter un t-shirt. Si Shein a fait sa force sur les vêtements, Temu ajoute de nombreux autres produits à sa plateforme, comme les jouets, la décoration ou encore le high-tech.
« À côté d’eux, les Amazones sont des enfants de chœur.« , résume le porte-parole en France du collectif Stop fast fashion. Les deux nouveaux acteurs sont accusés de pousser à la surconsommation, avec des vêtements de très faible qualité qu’il faut renouveler sans cesse. Un impact particulièrement désastreux sur l’environnement. Tout est produit dans des ateliers en Chine et, comme le client doit être livré au plus vite dans le reste du monde, ce sont des avions qui font des allers-retours incessants entre la Chine, l’Europe et les Etats-Unis, l’équivalent, selon l’ONG Les Amis de la Terre, de 88 Boeing 777 qui sont mobilisés chaque jour pour transporter 9 000 tonnes de marchandises.
Il y a aussi les mauvaises conditions de travail dans les usines chinoises, même si Shein explique avoir fait beaucoup de travail pour moderniser et former les ateliers. En Europe, et notamment en France, des règles se mettent progressivement en place pour tenter de limiter le développement de ces traders d’un nouveau genre, mais sans réel succès jusqu’à présent.
Grb2