Divertissement

Shaka Ponk à Emmaüs Lescar-Pau : des adieux déchirants

« Es-tu prêt, putain ? » Ce sont les mots de Frah, chanteur emblématique du groupe Shaka Ponk, lancés à l’occasion…

« Vous êtes prêts, putain ? » Ce sont les mots de Frah, chanteur emblématique du groupe Shaka Ponk, lancés au public palois avant de sauter dans la foule qui n’était visiblement pas prête à le recevoir comme il se doit la première fois.

C’est pourtant une véritable marée humaine de 10 000 âmes qui s’est rassemblée sur le parking du village d’Emmaüs Lescar-Pau où se produisait le groupe de punk-rock alternatif, le mercredi 21 août au soir.

Adepte des sauts dans la foule, Frah en a exécuté un dernier depuis un monticule improvisé sur scène à plus de 3 mètres du sol.


Adepte des sauts dans la foule, Frah en a exécuté un dernier depuis un monticule improvisé sur scène à plus de 3 mètres du sol.

RMARTIN/PRESSE PYRENEES

Certains sont venus de loin pour encourager la troupe française : Bordeaux, Toulouse, Tarbes… Stéphane et Maud sont venus d’Urrugne avec leurs filles de 6 et 9 ans pour « leur premier concert ».

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D’autres sont arrivés très tôt, à midi, pour avoir l’occasion de côtoyer une dernière fois les stars du Béarn puisque le groupe a annoncé sa séparation à l’issue de ce Final F*ucked Up Tour.

Un concert énergique…

Dès l’ouverture des portes du village à 18h, JC, venu de Cabidos avec son t-shirt « SHK PNK », s’est précipité sur la scène pour être au premier rang et voir son groupe préféré pour la quatrième fois.


« I’m Picky », « Wanna get free » et « Dad’Algorythm » ont enflammé la foule venue voir Shaka Ponk.

RMARTIN/PRESSE PYRÉNÉES

« Je les ai vus à Luxey, se souvient-il. J’étais tellement trempé que j’ai acheté ce t-shirt en sortant de la fosse. » Quand on compare l’énergie dégagée par le groupe et celle dégagée par le public, on comprend pourquoi.

Pendant près de deux heures, Frah et Samaha se sont criés dessus sur le devant de la scène tandis que Mandris (basse), CC (guitare), Ion (batterie), Steve (claviers et samples) et les choristes couvraient leurs arrières.

Nadège, elle aussi en première ligne, « comprend leur décision. Ils militent et mettent leurs idées en pratique ». Elle espérait entendre « Lucky Boy », sa chanson préférée du groupe, mais Shaka Ponk a plutôt sorti les classiques « I’m Picky », « Sex ball », « Run run run » ou le nouveau « Dad’algorythm », déjà bien connu du public.

« Beaucoup de gens ne sont pas là uniquement pour la musique », explique Nadège, 21 ans.


« Je suis une bactérie, un gros dioxyde de carbone », quelques nouvelles chansons de Shaka Ponk sont en français pour toucher le plus grand nombre.

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Pour ce fan de 21 ans, « beaucoup de gens sont là non seulement pour la musique » mais aussi « pour la démarche politique d’Emmaüs » que martelait le fondateur du village, Germain Sarthy, avant que les artistes ne montent sur scène.

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« Le village est engagé dans la culture depuis 35 ans. C’est vital, c’est un contre-pouvoir », a-t-il déclaré sur scène avant d’ajouter plus fort encore que « la Palestine vivra » et que « le fascisme ne passera pas » et de remercier chaleureusement les bénévoles.

Le célèbre singe « Goz » de Shaka Ponk en duo avec l’âne d’Emmaüs sur les t-shirts des nombreux bénévoles mobilisés.


Le célèbre singe « Goz » de Shaka Ponk en duo avec l’âne d’Emmaüs sur les t-shirts des nombreux bénévoles mobilisés.

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Logiquement, Shaka Ponk partage ces messages et n’a pas hésité à s’impliquer lors du concert.

…et engagé

Projection d’un QR code géant invitant à signer la pétition pour libérer l’activiste écologiste Paul Watson, interprétation de « Wanna get free » avec un drapeau palestinien sur la tête ou encore déploiement d’un drapeau LGBTQ+ géant avec en arrière-plan « deviens qui tu es ou meurs en essayant », les engagements du groupe sont multiples.

Cet activisme assumé est même à l’origine de leur séparation. Face à « l’urgence climatique », le groupe a décidé d’être cohérent avec ses valeurs et de réduire son impact écologique. « On ne peut pas raconter ce qu’on raconte dans nos chansons (…) et faire venir un million de personnes (à nos concerts) », expliquait Frah dans « C à vous » le 22 avril 2024.

Quand un artiste donne suite aux messages qu’il véhicule, on ne peut que s’incliner.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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